PLOMB!
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se presentent lors de l'emploi du plomb dans les couvertures. Autre-
fois on neniployait que le plomb coule sur sable en tables plus ou
moins epaisses; ce procede a l'avantage de laisser au metal toute sa
purete et de ne point dissimuler les defauts qui peuvent se manifester,
mais il a tinconvenient de donner aux tables des epaisseurs qui ne
sont pas parfaitement egales, de sorte que la (lilatation zigit inegale-
ment ou que les pesanteurs ne sont pas partout les memes. Le plomb
lamintiqifon emploie assez generalement aujourd'hui est d'une epais-
seur uniforme, mais le laminage dissimule des brisures ou des defauts
qui se manifestent bientot sous l'action de l'air, et qui occasionnent
des infiltrations. De plus, le plomb lamine est sujet a se piquer, ce qui
n'arrive pas habituellement au plomb coule. Ces piqüres sont faites par
(les insectes qui perforent le plomb de part, en part, et forment ainsi
autant de trous d'un millimetite environ de diametife, a travers les-
(juels l'eau de pluie se faitjour. Nous n'avons jamais eu a signaler
de ces perforations dans des vieux plombs contes, tandis qu'elles sont.
tres-frequentes dans les plombs lamines. Nous laissons aux savants le
soin de (lecouxfrir la cause de ce phenomene singulier. Un autre plie-
nfmienr- se produit, avec l'emploi du plomb pour revetii" du bois. Au-
trefois les bois employes dans la charpente et le voligeagez avaient
longtemps sejourne dans l'eau et etaient parfaitement purges de leur
seve; aujourd'hui, ces bois (de chene) sont souvent mal purges ou ne
le sont pas du toutt : il en resulte qu'ils contiennentunc quantite con-
siderzible d'acide pyroligneux (particulierement, le bois de Bourgogne),
qui forme avec le plomb un oxyde, de la ceruse, des que le metal est
en contact avec lui. L'oxydation du plomb est si rapide dans ce cas,
que, quelques semaines zipres que le metal a etc pose sur le bois, il
est reduit a Fetat: de blanc de ceruse, et est bientot, perce. Nous avons
vu des couvertures, faites dans ces conditions, qu'il a fallu refaire plu-
sieurs fois en peu de temps, jusqu'a ce que le plomb eut absorbe tout
l'acide contenu dans les fibres du bois. Des couches de peinture ou de
brai interposees entre le bois et le metal ne suffisent meme pas pour
empechei" cette oxydation, tant le plomb est avide de l'acide contenu
(tans le chene. Les constructeurs du moyen fige n'avaient pas ete a
meme de signaler ce phenomene chimique, puisque leurs bois n'e-
"t aient. jamais mis en oeuvre que purges complfälement de leur seve, et
leurs couvertures ne jaresentent que peu de traces de blanc de ceruse
lorsqu'on en souleve les tables.
ll en estdc la couverture de plomb comme de beaucoup d'autres
parties de la construction des lbatiments; nous sommes un peu trop
portes a croire a la perfection de nos procedes modernes, et trop peu
' Autrefois tous les bois, outre leur sejour dans l'eau, n'arrivaient sur les chantiers
quüxprüs avoir Hotte; aujourd'hui. les transports par chemins de fer nous amenent des bois
qui n'ont pas sejourne du tout dans l'eau et qui contiennent toute leun seve. De lzi des
inconvenients tres-gravcs.