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sait un isolement, puis on posait des bardeaux sur les solives, et l'on
formait des alugets, egalenlent en plätre, dans lesquels on tassait le
cran, la marne ou mäme la terre destines ä recevoir le carrelage.
PLATE-BANDE, s. f. On appelle ainsi unlinteau appareille en claveaux.
La plate-bande, ou reunion de pierres horizontalement posees sur
deux laieds-droits, etant en principe de construction un appareil vi-
cieux, les architectes du moyen äge ne l'ont guere plus employee que
les Grecs. Les Grecs ifadmettaient. pas l'arc, et, s'ils avaient a franchir
un espace entre deux piliers, deux pieds-droits ou deux (eolonnes, ils
posaient sur les points d'appui verticaux un monolithe horizontal. Les
Romains procederent de meme dans la plupart des cas, hien qu'ils
eussent dejät appareille des linteaux et qu'ils en aient fait ainsi de veri-
tables pltlltlS-DEIINIGS. Les architectes du moyen fige, saufde tres-rares
exceptions mentionnees dans l'article GoNsTRUcTmN et FENETRE, ont
toujours repousse le linteau compose de claveaux. S'ils craignaient une
rupture, ils handaient. au-dessus un arc de decharge. Nous sommes
moins scrupuleux, et. nous posons, dans nos editices publicsfou prives,
autant de plates-bandes qu'il y a de baies ou de travees fermees hori-
zontalement; seulement nous avons le soin de soutenir cet. appareil
vicieux au moyen de fortes luarres de fer.
Alors pourquoi ne pas employer des monolithes? Nbmettons pas de
mentionner ici, encore une fois, les plates-bandes de nos grands 1110-
numents, comme la colonnade du Louvre, le Garde-Meuble, la Made-
leine, le Pantheonjrlont les claveaux sont entilcs dans des barres de
fer suspendues "par des tirants a (les arcs superieurs. Les architectes
du moyfen age, on le oomprenrl, ne pouvaient s'astreindre a mentir dc
cette sorte aux principes les plus Vrais et les plus naturels de la con-
struction, et c'est pour cela que plusieurs les considererent comme
des gens naifs.
PLATRE, s. n1. Gypse cuit au four, broye, se combinant rapidement
avec l'eau de maniere a fornler un corps solide, leger, assez dur, et
tres-niauvais conducteur du calorique.
C'est un prejuge de croire que les constructeurs du moyen äge n'ont
pas employe le plätre. Cette matierc, au contraire, etait admise non-
seulemcnt dans les constructions privees, mais aussi dans les edilices
publics. (l'est qu'en eilet le platre est, une excellente matiere, la ques-
tion est de Femployer a propos.
Le plfllPfi pur, melange avec la quantite d'eau convenable, des qu'il
commence a durcir (ce qui a lieu presque immediatement apres le
melange), gonfle et prend un volume plus considerable que celui qu'il
avait ä lkilalu liquide. A mesure que l'eau sevapore et lorsqu'il se des-
Seche, il perd au contraire de son volume. Ce retrait, on le COIHPPQÜdv-
Peut etre dangereux dans nombre de cas; il produit des "tassements.