[ PLAFOND ] 206
refendues E suivant: leur diagonale, et posees comme le fait voir la
figure. Dans l'angle rentrant forme par la juxtaposition de ces solives
sont clonees des (zhzinlattes I, puis sur le tout des madriers K, en tra-
vers. Ges solives s'assemblent. dans des poutres, dont nous donnons
la demi-section en L. Quelquefois les angles saillants de ces solives
refentlues sont chanfreines, ce qui donne au plafond une apparence
de legerete peu (fommune. La mode du majestueux (car le majestueux
est une des modes les plus flurables en ce pays, qui en change si vo-
lontiers) a detruit ou recouvert de lattis beaucoup de ces plafonds du
moyen ou de la renaissance. ll faut etre a la piste des demolitions
de nos plus vieux botels pour decouvrir sous des platrziges des com-
binaisons souvent tres-ingenieuses. C'est ainsi, par exemple, que lors
de la (lemolition de Fhotel de la Tremoille, a Paris, nous avons vu sous
des lattis recouverts de moulures de plättre, des solivages tres-delitrzite
ment travailles, poses sur des poutres et formant une suite de gracieux
caissons carres. Getait une combinaison analogue a celle donnce (lans
la figure 3, si ce n'est que les entretoises etaient assembleesatiers de
bois avec les solives et laissaient des intervalles parfaitement carres.
Chacun de ces intervalles etait rempli par un panneau sculpte d'ara-
besques; le tout zivait ete peint et dore. ljAngletei-re, plus conserva-
trice que nous de ses vieux eclifices (ce qui ne Pempeehe pas (letre ala
tete des ide-es de progres), possede encore de beaux plafonds des xve
et xvf siecles, en bois moulure et. sculpte. Si les portees des poutres
posees de deux moises pincant deux pieces inclinees formant arbale-
triers nojfes dans fepaisseur du solivage et du carrelage. Des etriers
de fer forge et orne suspendaient la poutre aux deux arbaletriers ; ces
etriers contribuaient. a la (lecoration de la poutre, et les moulures en-
taillees sur ses aretes vues shrretaient, au droit des ferrures. On voit
frequemment (les plafonds figures ainsi dans des vignettes de manu-
scrits du xvt siecle.
Gomme on se fatigue de tout, meme des choses qui ne sont justi-
fiees ni par la raison ni par le goüt, nous pouvons esperer voir aban-
donner un jour les lourds plafonds a vonssures et a gros caissons, a
figures ronde bosse et a (lraperies entremelees de guirlandes et de pots,
si fort en vogue depuis le regne de Louis XIV, et revenir aux plafonds
dont la forme serait indiquee par la structure, qutelle soit de bois ou
de fer.
Il faut observer ici que des le xve siecle, entre les solives des plan-
chers, on faisaitsouvent des entrevous en plätre enduits sur bardeaux,
poses sur tasseaux clones aux deux tiers de Pepaissenr de la solive,
tant pour 6mpäCllF5l' la poussiere de tamiser entre les languettes des
planches de recouvrement que pour eviter la sonorite des planchers
entierement (le bois. (les entrevous etaientpeints et meme quelquefois
(lecores de reliefs en platre. On voit quelques plafonds de ce genre
dans de vieilles maisons dUrleans. Au-dessus des entrevons, on lais-