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ces solives se contournaient, ifetant maintenues ni par des tenons, ni
par des chevilles, on posait alors entre leurs portees, sur les poutres et
les lambourdes, des entreztoises E formant clefs et chevillees oblique-
ment. Ces moyens roidissaient beaucoup les solivages et les poutres.
Les entrevous des solives posees anciennement tant pleins que vides,
ou etaient enduits sur bardeaux, ou bien garnis de merrains G poses
transversalement. Les joints de ces merrains etaient masques par
des contre-joints "H, qui formaient entre les solives comme autant de
petits caissons. Sur ces merrztins on etendait une aire de platrc ou
de mortier l, puis le carrelage K. Les bois de ces plafonds restaient ra-
rement apparents; ils etaient habituellement couverts de peinture en
detrempe qu'on pouvait renouveler facilement. On voit encore bon
nombre de ces plafonds des X1110 et XIVC siecles sous des lattis plus
modernes, dans d'anciennes maisons. Quelquefois les poutres et les
solives elles-moines sont tres-deliczitement moulurees.
Ce systeme de planchers employait une grande quantite de bois et.
exigeait des solives d'un assez fort equarrisszige: car, nous l'avons dit
deja, on posait ces solivages tant pleins que vides. Il se pretziil. par-
faitement a couvrir des pieces longues, de grandes salles, des gale-
ries; mais pour des chambres, des pieces a peu pries cari-ces, il nof-
frait pas la rigidite que l'on cherche dans des pieees lres-liabitees et
garnies de meubles lourds. On essaya donc au XtVe sieele de rempla-
cer ce sysleme si simple par un autre d'un etfel, plus agreable el. pre-
sentant plus de rigidite. Ainsi (fig. 2), une salle etant donnee, dont le
quart est trace en ABGD, deux poutres principales Eetziient posees. Qua-
tre cours de poutrelles F, formant entretoises, venaient s'assembler a
repos dans ces poutres etdes cours de solives G sassemblaient de nui-me
(tans les poutrelles. En II, nous donnons la coupe de ce plancher l'aile
sur ab. Les poutrelles reposaient le long des murs sur des corbeaux I,
et des lambourdes K engagees dans une rainure remplissaient. les
intervalles entre les poutrelles et recevaient les abouts des solives. Les
zissemblages des pieces de ce plafond sont traces en L. La poutre est
protil-ee en P, avec les repos des poutrelles en M. Celles-ci, N, posse-
dent un tenon a queue (liaronde qui sembrieve dans le repos M, et
des repos R qui reeiiiixfent. les tenons S des solives egalement taiilltäes
a queue (l'arcade. Des planches d'un ponce et (lClYll etaient posees en
long sur les solives et maintenues par les languettes T. (le systeme
(Femhreveineiit a queue (l'arcade ilonnait beaucoup de rigidite au
plancher, empechziit Pecartement. et le chantournement des bois. Les
pieces moulurees formaient une suite de caissons d'une apparence
tres-riche et trizs-agreable. Nous avons vu des plafonds ainsi construits
dans des maisons des petites villes de Saint-Antonin et de Cordes, qui
n'avaient souffert aucune alteration. (les plafonds, de beau chene ou
meme de sapin, navaientjamais ete decores de peintures et presen-
taient un lambris d'une belle couleur. Non contents de les (leeorer de
moulures, les architectes les enrichirent. encore de sculptures. Il existe