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peut comparer a ceux du xve comme hardiesse, ni comme entente de
l'harmonie des details avec l'ensemble et des proportions. Les pinacles
du xvie siecle sont habituellement mal sondes a la partie qu'ils cou-
ronnent, ils ne s'y lient pas avec cette merveilleuse adresse que nous
admirons, par exemple, dans la composition de ceux du tour du choeur
de Notre-Dame de Paris. Ce sont des hors-d'oeuvre qui ne tiennent plus
fil l'architecture, des edicules plantes sur des colfnre-forts, sans liaison
avec la bätisse. Ils ne remplissent plus d'ailleurs leur fonction essen-
tielle, qui est d'assurer la stabilite d'un point d'appui par un poids zigis-
sant verticalement; ce sont des appendices decoratifs, les restes d'une
tradition dont on ne saisit plus le motif.
PISCINE, f. Cuvettes pratiquees ordinairement a la gauche de
l'autel (cote de Fepitre), dans lesquelles le celebrant faisait ses ablu-
tions aprcsla communion. Le docteur Grancolas 1 s'exprime ainsi au sujet
des piscines : a Il y a deux sortes d'ablutions apres la communion, la
a premiere est du calice et la seconde est des mains ou des doigts du
a celebraut. (Yetoitle diacre qui faisoit celle du calice, comme il paroist
a par plusieurs anciens missels ; et le prestre lavoit ses mains, et cfetoit
a pour la troisieme fois qu'il le faisoit, avant que de venir a l'autel,
a apres Poffrande, et en suite de la communion, comme le dit Ratolde,
u lotis nzanibus tertz'6..... Dans l'Ordre romain de Galet, il y a que le
a prestre n'avaloit pas le vin avec lequel il lavoit ses doigts, mais on le
a jetoit dans la piscine.- Yves de Ghartres rapporte que le prestre
a lavoit ses mains apres la communion..." Jean d'Avranches ordonne
a qu'il y ait un vase particulier dans lequel le prestre lave ses doigts
a apres la communion... Dans les usages de (liteaux, on mettoit du vin
a dans le calice pour le purifier, et le prestre alloit laver ses doigts
a dans la piscine, puis il avaloit le vin qui etoit dans le calice et en pre-
a noit une seconde fois pour purifier encore le calice.....
(c Jhjouteray que Leon IV, dans une oraison synodale aux curez,
a ordonne qu'il y ait deux piscines dans chaque eglise, ou dans les
a sacristies, ou proche des autels : a Locus in secreiario aut juxta altare
a sit prafparafzes, ubi aqua eflundi possit quandd vasa sacra abluuntur, et
a ibz" linteum nitidufn cum aqua dependeat, ut ibi sacerdos ananas lavet post
G'etoit pour laver les mains apres la communion.
a Ratherius, eveque de Ravenne, dans ses instructions, ordonne la
a meme chose. Saint Uldaric (ou Udalric), dans les anciennes cou-
a tumes de Gluuy, parle de deux piscines : dans l'une on pLIPiÜOiÜ
a le calice, et dans l'autre on lavoit les mains apres le sacrifice....;
a le diacre et le soudiacre lavoient aussi leurs w Lebrun-
Desmaretles, dans ses Voyages liturgiguesÄ ä propos de ce qui se prati-
' Les anciennes liturgies. Paris, 1697, t. I", p, 692.
i Ifoyages liturgiques, par le sieur de Mauläon (Lebrun-Desmarettes).
Paris, 1718.