[ PINACLE ] 182
Fabondance de composition de ceux de Notre-Dame de Reims. Ils co11-
sistent en un pyramidion a section octogonale, surmontant la tete du
contre-fort termine par trois gables au-dessus de la gargouille recevant
les eaux des combles coulant dans le caniveau A fOFIIIÜHtLOlIIIPGPOII sur
niveau B; ce pinacle n'est plus qu'un simple couronnement destine
a couvrir ce pilier et a alleger son sommet. Un programme aussi res-
treint etant donne, ces pinacles sont encore habilement agences, et il
est difficile de passer d'une base massive a un couronnement grele
avec plus (YZIÜPOSSG.
Les contre-forts de la cathedrale de Rouen, au-dessus des chapelles
de la nef, du cote septentrional, montrent de beaux pinacles datant de
4260 environ. Ils se composent (fig. 6) d'un edicule ayanten epaisseur
le double de sa largeur; la partie posterieure est pleine et sert de culee
a Parc-boutant; la partie anterieure est ajouree et repose sur deux
colonnettes. Sous le dais que forment les gäbles anterieurs est placee
une statue de roi; les murs de cloture des chapelles sont en A. Sürs
de la qualite des materiaux qu'ils choisissaient, et sachant les em-
ployer en raison meme de cette qualite, les architectes de (zctte epoqile
ne reculaient pas devant ces hardiesses. (les pinacles, qui ont aujour-
d'hui 600 ans, et qui n'ont certes pas ete entretenus avec beaucoup de
soin, sont encore debout, et leurs fines colonnettes supportent leurs
couronnements sans avoir subi d'alteration. On voit un pinacle ana-
logue a ceux-ci, a la tete du premier (foutre-fort septentrional du choeur
de la Cätthädrtlle de Paris, reconstruit exceptionnellement vers 1260,
etcontenan t les statues des trois rois mages groupes. Ceux de Peglise
abbatiale de Saint-Denis, eleves a la tete des arcs-boutants sous le
regne de saint Louis, rappelaient primitivement cette donnee ; mais
ils ont ete tellement detiguifes, lors des restaurations entreprises, il y
a vingt-cinq ans, qu'on ne saurait les reconnaitre. Un clocheton octo-
gone surmontait la double travee des gäbles.
Le xivt siecle alla plus loin encore en fait de legeretc dans la com-
position des pinacles. Geux de la chapelle de la Vierge de la cathedrale
ile'Rouen sont d'une tenuite qui les fait ressembler a des objets (Perfe-
vrerie, et semblent plutot etre executes en metal qu'en pierre; il est
vrai que la pierre choisie, celle de Vernon, se prC-te merveilleusement,
a ces delicatesses.
Gomme dans tous les autres membres de l'architecture gothique, les
pinacles adoptent les lignes verticales de preference aux lignes horizon-
tales, ä mesure qu'ils s'eloignent du commencement du XIIIÜ siecle. Ainsi
(fig. 7) les pinacles qui terminent les contre-forts de la sainte Chapelle
du Palais a Paris, traces en A, reposent su-rla corniche qui fait tout le
tour du batiment, et leurs gables prennent naissance sur une tablette
horizontale a placee sur un de cubique orne de refouillements. (Jeux de
la salle synodale de Sens, eleves a la meme epoque, dest-a-clire vers
1250, et tous varies, accusent encore des lignes horizontales qui coupent