PEINTURE
sera moins allere; si entre la touche bleue et le jaune vous interposez
un trait tioir et un trait brun rouge, le fondjzlune (YOHSOPVOPZI sa valeur
reelle, le brun rouge circonscrit-a enlieremenl. le bleu, qui demeurera
pur.
Les peintres decorztteurs du moyen tige ont. pousse aussi loin que
possible cette connaissance de la valeur des tons, de leur influence et
de leur harmonie; et si les essais qu'on a tentes de nos jours n'ont
guere roussi, ce n'est point a ces peintres qu'il faut s'en prendre, mais
a notre ignorance a peu pres complote en ces matieres. Le systeme
harmonique simple pour les parties verticales plus pres de l'oeil, com-
pose (leja pour les voules, employe dans la decoralion de teglise des
Jacobins (lktgen, etablit une transition des plus interesszmtes a obser-
ver. Les de cette salle ont avares de bleu, et. (fependanl.
le pourpre, le vert et les filets noirs. Ils n'ont admis que deuxlons
bleus, le bleu intense (valeur indigo, mais moins zizure), et. le bleu lim-
pide (cobalt melangtä de blanc); quant. au pourpre, il est brillant,
comme celui qu'on pourrait obtenir avec un glacis de laque garance
avec une pointe debleu minerai sur une zissietterle mine-orange" [itisee
claire. Les touches vertes, tres-rzires d'ailleurs, sont vives et tendent
au jaune. Les bruns rouges sont eclettants, ils ont la valeur du vermillon
avec plus de transparence. Les jaunes sont du plus bel ocre melangtä
parfois d'une pointe de cinabre. D'or il n'en est pas une parcelle; c'est
que l'or est commande par la presence dubleu en grande surface. Nous
l'avons dit. tout a. l'heure, le bleu est une couleur qui rayonne plus
qu'aucune autre, cest-it-dire que sa presence altere jusqtfa un certain
point tous les autres tons: avec le bleu, le rouge ehatoie, le jaune ver-
dit, les tous intermtidiaires grisounent ou sont criarrls. L'or seul, par
ses retlets melalliques,peut retablir l'harmonie entre les tons,quzind le
bleu apparait en grande surface. L'or a cette qualite singulier-e, bien
qu'il donne une gamme de tons jaunes, de ne pas etre verdi par le
bleu et de ne pas alterer son eclat. ll prend, dans ses ombres, des tous
chauds qui tiennent lieu du brun rouge que nous inlerposions ci-des-
sus entre le jaune ocre et le bleu;_dans les flemi-teinles, il zicquiert
des reflets verdalres qui ont une. valeur puissante et qui azurent le bleu:
dans les clairs, il scintille et. prend un eclatqui ne peut (ftreallerfä par
aucun ton, si brillant. qu'il soit. L'or (levient ainsi comme un theme
dominant. les accords, theme assez puissant pour maintenirl'harn1oiiie
entre des tons si heurtes qu'ils soient. Il empoche le rayonnement. du
bleu, et Fazure tellement, qu'il faut le verdir pour qu'il ne paraisse pas
violet; il eclztirtzit. le rouge (vermillon) par la chaleur extraordinaire de
ses ombres; il donne aux verts un eclat. qu'ils ne pourraient avoir a
cote de surfaces bleues; il ret-bautfe le pourpre par ses (terni-teintes
verdatres. Ce, n'est donc pas un desir assez vulgaire de donner de la ri-
chesse a une dectiratitin peinte qui a fait employer l'or en si grande
quantite pendant le xme sitecle, c'est un besoin d'harmonie impose par