HOPITAL.
Voy. HÜTEL-DIEU.
HORLOGE
HORLOGE, s. f. (reloige, reloge, orloge). D'as le x10 siecle, il y avait des
horloges dans les egliscs et dans les chäteaux. Ces horloges etaient
habituellement placees ä l'interie1_1r comme de grands meubles. Cet
usage se perpetua jusqu'au XVle siocle. Toutefois des sonneries annon-
oaient l'heure 51 Pexterieur.
Quant il ont le convers 01',
Durement furent csbahi
Qu'il uforent 01' sonar cloclu
Ne champenelle, ne reloge 1.
Guillaume Durand, au X1110 siecle, dans le chapitre I" de son oauvre 2,
eonsidere l'horloge comme une des parties essentielles de FEglise.
a L'horloge D, dit-il, a sur laquelle on lit et l'on compte les heures,
a signilie Fempressement et le soin que les pretres doivent avoir a dire
u les Heures canoniques au temps voulu, selon cette parole : Sept fois
fi par jour je te louai, Seigneur. v
Uabhe Pierre de Ghastellux donna, vers 1340, a l'abbaye de Gluny,
une horloge remarquable en ce que son meranisme presentait un ea-
lendrier perpetuel qui marquait Pannee, le mois, la semaine, le jour,
l'heure et les minutes, et un calendrier ecclesiastique qui designait
les fetes et les offices de chaque jour. Cette horloge indiquait encore
les phases de la lune, les mouvements du soleil, puis quantite de pe-
tites figurines mobiles representaient le mystere de la ltesurrection, la
Mort, saint Hugues et saint Odilon, abbes de Cluny, la sainte Vierge, la
Passion, etc. Les heures etaient annoncees par un coq qui battait des
ailes et chantait a deux reprises; en meme temps un ange ouvrait une
porte et saluait la sainte Vierge; le Saint-Esprit descendait sur sa tete
sous la forme d'une colombe, le Pere Eternel la benissait; un carillon
harmonique de petites clochettes jouait un air; des animaux fantas-
tiques agitaient leurs ailes, faisaient mouvoir leurs yeux; l'heure son-
nait, et toutes les figurines rentraient dans linterieur de l'horloge 3.
Ces horloges eompliquees etaient fort en vogue pendant les XIVe, xv'
et xvi" siecles. A Pexterieur meme, les sonneries des horloges etaient
presque toujours aoeompagnees de jaque111a1'ts, qui frappaient sur les
timbres avec des marteaux. Quelques beffrois de nos villes du Nord,
notamment celui de Gompiegne, ont conserve cesjaquemarts qui jouis-
sent d'une grande popularite. Tout le monde a vu ou entendu parler
des horloges eelebres des eathedrales de Lyon et de Strasbourg. La
premiere horloge interieure de Strasbourg fut commencee en 1352 et
aehevee en 1354, sous Fepiscopat de Jean de Liehtenberg. Elle se com-
f Rutcbeuf, Du segrestaivz et de la femme au chevalier (Xlllc siäclc).
' Chnp. 10', XXXWÜ
" Ilist. de l'abbaye de Cluny, par M. P. Lorain, p. 203.