GRILLE
oauvre de serrurerie soit fort bien entendue comme composition, le
travail en est des plus grossiers. Les montants de fer carre, lourdement
travailles, se terminent par des couronnements E de fer battu ct
sondes. Des frises de tole faeonnee et ajouree A et B masquent les tra-
verses de la grille et leurs trous reniles, ainsi que l'indique le profil D.
Les toles de la traverse b, detaillees en B, se terminent par un petit
crenelage avec rosaces, dont le figure perspectif C explique la faeon.
Les toles de traverses ab, AB, sont maintenues par des rivets qui pas-
sent au-dessus et au-dessous des barres horizontales; elles sont donc
entierement independantes des grilles et ne servent qu'a la decoration
de l'oeuvre. Ces grilles, qui datent de la fin du xve siecle, sont des pre-
mieres oil la tole rapportee et rivee remplace les plaques de fer battu
et soudees. Cela simplifiait la fabrication, allait permettre de decorer
la serrurerie d'une faeon tres-riche, mais devait peu a peu supprimer
Fecole des forgerons, si brillante pendant une partie du Xll" siecle et
toutle cours du X1119. Cette ecole cependant ifetait pas pres de sfeteindre
dans les provinces du Nord-Est, ainsi que nous venons de le dire, et
la serrurerie des xve et xvü siecles est, comme (Jeuvre de forge, sur les
bords du Rhin, dans les Flandres, en Suisse et en Baviere, d'une exe-
cution parfaite. Nous ne savons pas quel fut le forgeron qui fabriqua les
grilles du tombeau de Maximilien a Innsbrück; mais, comme ceuvre de
serrurerie, ces grilles sont superieures a tout ce que nous connaissons
en ce genre (voy. SERRURERIE). A la ün du xve siecle et au commence-
ment du XVIe, on trouve assez souvent, dans les provinces de FEst, des
grilles dont les panneaux sont faconnes ainsi que l'indique la fig. 20.
Tout le compartiment est forme d'une seule tige de fer rond de 0'201?
de grosseur, se repliant sur elle-meme et se penetrant, comme le fait
voir le trace A. A l'article SERRURERIE, nous decrivons les procedes de
fabrication de ces sortes de grilles, qu'a grand'peine, et apres avoir
brüle bien des tringles de fer, nous sommes parvenu a faire repro-
duire par des forgerons tres-habiles. Cependant ces sortes de grilles
composees de tiges de fer se penetrant en tous sens sont assez com-
munes pour que l'on doive admettre qu'on les faconnait aux xvt et xv1'
siecles sans difficultes. Elles presentaient, quoique legeres, une par_
faite solidite ; car ce qui aujourd'hui rend les grilles peu solides, malgre
le poids extraordinaire qu'on est oblige de leur donner, ce sont ces
tenons et ces goupilles qui font de la serrurerie une fabrication qu'on
pourrait comparer a la menuiserie. Assembler des fers au moyen de
tenons et de mortaises avec goupilles eüt paru aux forgerons du moyen
age et de la renaissance une enormite; ce moyen, CQHVQHabIe 10115-
qu'il s'agit de menuiserie, ne s'accorde point avec la nature du fer et
les dimensions qu'on doit donner aux parties d'une grille. De fait, nous
ne savons plus souder le fer, nous Fassemblons: ce n'est plus la de la
serrurerie; et (zependant nous croyons savoir employer les metaux
propres aux batiments beaucoup mieux que ne le faisaient les serru-