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explique la transition entre le systeme des grilles avec ornements etam-
pes et ceux obtenus au moyen de plaques de tole modelees, rappor-
tees a l'aide de rivures. Ici ce n'est pas encore la tole rapportee, mais
ce n'est plus le fer etampe : le principe des montants et traverses per-
siste, chaque brindille est faconnee ainsi que l'indique le detail A; les
feuilles decoupees sont obtenues aux depens de la brindille, dont le fer
a ete refoule pour former une masse, aplatie ensuite au marteau. Au
lieu d'etre attachees aux montants par des embrasses, comme dans les
grilles du X1118 siecle, ces brindilles sont rivees lateralement en C. Les
montants passes a travers les oeils des traverses hautes sont rives sous
les traverses basses en D; de plus, ils sont recouverts sur les deux faces
de deux plaques minces de fer battu retouchees et gravees au burin.
Ces plaques, que nous avons supprimees dans le trace de l'ensemble
de la grille, sont ügurees dans le detail E; les montants et traverses ont
0"',O16 de large sur 0"',025 de champ; les brindilles, 0"',006 sur 02016
de champ. La grille tout entiere, d'une traverse a l'autre, porte pres
d'un metre
Generalement, Z1 la fin du xrve siecle et au commencement du xv",
les plaques de fer battu servant d'ornements sont soudees aux gros fers
ou aux brindilles ; ce n'est que plus tard que la tole rivee est employee
comme decoration. Il existe, dans le cloitre de la cathedrale du Puy
en Velay, une grille de ce genre tres-habilement forgee. Nous en don-
nons un ensemble (fig. 12). Chaque travee est soudee aux contre-forts A
(voyez en K la section sur ab). Le sommet de Faccolade est rive, en B,
au montant-milieu de la travee qui est tors; les autres sections sont
a section carrce de 0'",0l5 de gros. Les treiles C sont aplatis a la forge
aux depens des extremites des redents. Les fleurons D sont de fer battu
et sondes aux accolades. Entre chaque montant, de petites plaques de
tole decoupee et embrevees forment Yarcature E (voy. le detail G). Les
fleurons du couronnement sont egalement de fer battu et sondes avec
soin aux pointes des festons. Les bases et chapiteaux des montants, les
profils des contre-forts, sont faconnes au marteau, sans traces de lime.
On posait souvent alors (vers le commencement du xv" siecle) les mon-
tants ou traverses sur l'angle, comme l'indique le dessin ci-contre,
Cela permettait parfois de maintenir les ornements de remplissage
sans avoir recours aux rivets ou aux embrasses. En voici un exemple
remarquable qui provient de la cathedrale de Constance (fig. 13). On voit
ici comment le fer diagonal A est maintenu prisonnier par les deux
entailles qui entrent dans les deux traverses B posees sur l'angle. Dans
et de bons avis, on arrive encore aujourd'hui il faire fabriquer ces ouvrages de ferronnerie.
D'ailleurs ce ne sont jamais les ouvriers qui nous font däfaut en France. Uobstacle, c'est
la routine, ce sont les projugäs; tranclions le mot, l'ignorance (les chefs, ignorance
passäe 51 Fätat de priviläge inattaquable.
1 Provenant d'une cloluro, magasins de Saint-Denis.