GRANGE
s'imposait pas, elle obeissait; mais elle obeissait comme une personne
libre, sans contrainte, sans abandonner ses, principes, en mettant ses
ressources et son savoir au service des besoins auxquels il fallait satis-
faire, considerant, avant tout, ces besoins comme une question domi-
nante.
Pour en revenir a des methodes conformes au goüt, nous avons donc
quelque chose a faire, beaucoup a defziire; nous avons a laisser de (rote
Ce que des esprits peu indulgents considerent comme le pedantisme
dk-cole, une coterie arrivee a la puissance d'une oligarchie tyrannique;
nous avons a respecter le vrai, a repousser le mensonge, a lutter
contre des habitudes deja vieilles et considerees par cela meme comme
respectables; nous avons encore a acquerir cette souplesse dans l'em-
ploi des moyens misa notre disposition, souplesse qui est un des char-
mes de l'architecture des anciens comme de l'architecture du moyen
fige et de la renaissance. Un amateur des arts disait un jour devant
nous, en admirant fort quelque groupe de terre cuite de Bouchardon:
H C'est Pantiquite, moins la roidcnrl a Autant de mots, autant (Phere-
sies en fait de goüt. Les terres cuites de Bouchardon ne ressemblent
nullement aux a11tiques,'et la sculpture antique n'est jamais roide.
Ce qui est roide, gene, contraint, c'est, en toute chose, l'imitation, la
recherche, la fmaniäre. Celui qui sait, celui qui est vrai, fait ce qu'il fait
avec grace, avec souplesse, avec goüt par consequent. En zirehitecture,
la seule faqon de montrer du gent, c'est d'appliquer a propos des prin-
cipes qui nons sont devenus familiers; ce n'est pas de rechercher
l'imitation de formes, si belles qu'elles soient, sans savoir pourquoi on
les imite.
GOUTTIERE,
Voyez GARGOUILLE.
GRANGE, s. f. Batiment rural propre a renfermer les fourrages et les
grains. Les Inoines, qui soeeiipaient fort, surtout a dater du x1" sieele-
(le travaux agricoles, batirent un grand nombre de granges, soit dans
l'enceinte des abbayes, soit dans la campagne. A l'article ARCHITECTURE
MÜNASTIOUE, nous avons (lonne (iuelques-uns de ces batiments, entoures
de murs de cloture, comme le sont aujourd'hui nos fermes. Ces granges
etaient en assez grand nombre et generzilelnent bien construites, car
il en existe enrore plusieurs dans Flle-de-France. la Normanclie, la
Champagne et la Touraine, qui (latent des 1x11", X111" et XIV" sie-
cles. C'est principalement a la fin du X112 siecle, au moment ou les
terres, que les plus belles granges et les plus vastes ont me elevees.
Habituellement elles se composent de trois nefs separees par deux
rangees de piles ou de poteaux supportant une enornie charpente-
MM. Verdier et Gattois, dans. leur excellent ouvrage sur llflrciiitettzcre
flomestique au nzoyen fige, en (lüllllüllf- (pielqiies-iiiies, et entre autres
la belle grange nionuinenlznlr (le l'abbaye de Maubuisson, qui date