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d'un des cotes hl de ce triangle, le point de rencontre n de cette per-
pendiculaire avec la base flt donnera le centre de l'arc hol. Traqant du
point l, comme sommet, un angle egal a l'angle Ffg, de maniere que
la ligne l]? separe cet angle en deux angles egaux, nous avons les deux
cotes lq, lr, d'un triangle equilateral quelconque; prolongeantle trace
des arcs loh jusqu'a leur rencontre avec ces cotes lr, la]; qrl est un
triangle equilateral dont les cotes ql, lr sont les cordes des arcs lor, ldq.
L'arc brise qrl est outre-passe; il donne au plus grand ccartemeut fh,
entre les deux arcs, la proportion du triangle flzl, et a sa naissance qr,
la proportion du triangle cquilateral qrl. Le nu des pieds-droits de cet
arc sera en s et t, dest-a-dire a l'aplomb des deux points f, h. Cette
forme d'arc outre-passe, employeo frequemment dans les monuments
de la Perse, se trouve dcja adoptee pour la construction des portiques
de la mosquee d'Amrou au Caire, construite en 640 environ, avec quel-
ques variantes dans la methode du trace. Mais les architectes de l'ecole
d'Alexandrie, et les artistes grecs, initiateurs des populations d'Orient
zipres le v" sieclc, n'avaient fait autre chose que de donner a l'arc brise
un trace mcthodique, en vue de satisfaire a 11n sentiment (lelicat des
proportions. Bien que dans la construction de ces arcs, les joints des
claveaux fussent normaux aux courbes, tendissent aux deux centres,
ainsi qu'on le voit en X1; que, par consequent, la structure füt d'ac-
cord avec la forme, et _que ces arcs lariscs fussent plus rcsistants que
l'arc plein cintre, tout en exereant une poussee moins grande, cepen-
dant les architectes orientaux n'avaient pas entrevu d'autre applica-
tion de cette forme nouvelle, le systeme des voütes n'etait pas pour
cela modifie. Il etait reserve aux architectes du nord de la France de
s'emparer cle l'arc brise et d'en faire le point de depart d'une structure
neuve, d'un art original.
Sur les arcs brises ou plein cintre (car les Orientaux les employaient
sirnultanement, quoique cependant l'arc brise persiste au Caire et en
Perse plus que partout ailleurs), on elevait dans tout l'0rient des pen-
dentifs et des calottes spheroidales, comme dans les premiers temps de
l'empire de Byzance, sans chercher a tirer de cette nouvelle forme
d'arcs des consequences de nature a modifier la construction des
voütes. Avec ce genie inventif et pratique qui distingue les peuples de
Fextreme Occident, nos architectes, des le commencement du xuesiecle.
c'est-a-dire apres les premieres croisades, semparerent de l'arc brise et
' Les Italiens n"ont jamais compris les raisons qui avaient fait adopter la forme de l'arc
brise au point de vue des proportions ct de s21 vcritablc fonction. On peut en avoir la preuve
si l'on observe que presque tous leurs arcs brises sont apparcilläs comme un plein cintre,
dcst-ä-rlirc que les joints des claveaux tendent i: un seul centre, ce qui est un contre-sens;
que les proportions de ces arcs brises präscntcnt presque toujours un rapport de propor-
lions däsagrcable entre la base et la hauteur. Mais les Italiens du moyen fige n'ont pas
compris granffchose 51 l'art grec posterieur au bas temps, et les Grecs le savaient, puis-
qu'ils les considernient comme des barbares.