OGIVE
422
teme. Les liltrusques, qui ont fait de veritables ares appareilles, c'est-a-
dire composes de claveaux dont les coupes sont normales a 1a courbe.
et les Romains qui ont fait des arcs et des voütes en berceau d'aretes
et en calotte hemispherique, n'ont jamais adopte l'ogive, ou s'ils l'ont
fait, ce sont des exceptions trop rares pour qu'on en puisse tirer une
conclusion. Les Romains n'ont admis qu'une courbe generatrice de la
voüte, c'est le demi-cercle, ce qu'on appelle le plein cintre ou l'arc de
cercle, cintre incomplet. D'Auguste a Constantin, pas d'exception a cette
methode. Ce n'est guere qu'au vie siecle que nous voyons poindre l'ogive
sur les bords de la Mediterranee, en Egypte, au Caire; etla, elle apparait
deja comme le resultat d'un calcul. Dans un autre ouvrage, nous avons
explique d'une maniere detaillee comme quoi les anciens se sont servis
du triangle pour mettre en proportion leurs edifieesk comment parmi
les triangles ils en avaient adopte trois : l" le triangle equilateral; 20 le
triangle pris verticalement sur la diagonale d'une pyramide a base car-
ree dont la section verticale faite du sommet paralleleinent a l'un des
cotes de la base, est un triangle equilateral; 30 le triangle dont la base
est quatre et la hauteur, prise perpendiculairement du milieu de cette
base au sommet, est deux etdemi. Gestrois triangles donnent au sommet
un angle de moins de 90' ; donc il n'est pas possible de les inscrire dans
un demi-cercle. Le dernier de ces triangles, celui sur lequelaete tracee
la pyramide de Gheops, et qui passait chez les Egyptiens, au dire de
Plutarquei, comme derive du triangle parfait, est donc celui-ci (fig. l)
en A : ab etant la base divisee en quatre parties, surla perpendiculaire
elevee du point c, milieu de la base, nous portons deux parties et demie,
cd; reunissant le point cl aux points a et b, nous obtenons le" triangle
abd. Du milieu d'un des cotes bd, elevant une perpendiculaire jusqira
sa rencontre e avec la base al), ce point e est le centre de l'arc (MM, dont
le cote bd est la corde; procedant de meme pour le cote ad, nous avons
trace deux arcs qui se coupent au point (l et qui composent ce qu'on
appelle 11ne ogive. Prenant le triangle (fbzl comme generateui" de pro-
portions, dest-a-dire comme donnant un rapport satisfaisant entre la
base ab et la hauteur cal, il etait naturel de conserver ces rapports entre le
diametre etla hauteur sous clef d'un arc. (l'est suivant ces methodes que
procederent les architectes d'Alexandrie, des 1e vuesiecle de notre irre, et
l'eco1e des Nestoriens, qui s'eleva bientot a un degre remarquable de
splendeur chez les peuples d'()rient, peres de l'architecture a laquelle on
donna le nom d'arabe. Le genie des-Grecs se retrouve encore dans ce prizm-
(ripe de proportion des arcs, ainsi que nous l'avons deinontre ailleurs 3.
Le triangle equilateral (voyez fig. l, en B) est aussi un generateur de
Pogive; mais ce n'est que beaucoup plus "tard qu'on l'emploie, tandis
Voyez le [Veuvizäme Entretien sur lälrclzitectzzrc.
f Trazftä sur Isis et Osiris.
L Voyez le Akzzviämä Entretien sur llflrclzitectzzre.