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laire avec ebrasement interieur, qui etait percee dans le mur pignon de
face au-dessous du lambris de la charpente. On trouve encore la trace
de cette tradition dans certaines eglises romanes, surtout au midi de la
Loire- La rose gothique est un developpement de Poculus de la basilique
primitive (voy. ROSE).
CGIVE, s. f. (fttbgtüP). On donne, assez improprement, le nom dogtrt:
a la figure formee par deux arcs de cercle se coupant suivant un angle
quelconque HBeaucoup de pages ont eteecrites sur l'origine de ce mot,
et l'esprit de parti (parti dans la question d'art s'entend) s'en melant,
on en est venu a si bien embrouiller la matiere que toute conclusion
semble avoir etc ajournee a des temps plus calmes. Nous declzirons tout
(l'abord que nous n'avons pas la pretention de donner ici une solution,
quidailleurs importe assez peu; il nous suflira de fournir Etnos lecteurs
les renseignements que nous avons pu recueillir sur l'adoption de cette
figure dans l'architecture, 51 dater du XII" siecle en France, renseigne-
ments dont on peut verilier l'exactitude sur les "monuments eux-niemes.
Quant a la conclusion, nous laisserons a chacun le loisir de la tirer.
Le compas etant invente, les intersections de cercles etaient trouvees,
par consequent la figure appelee ogive. Ce n'est donc pas l'origine de la
ligure qu'il importe de rechercher, mais l'origine de son application a la
construction. Des monuments de l'Asie, de la Grece et de Pltalie, d'une
tres-haute antiquite, nous montrent des ogives, dest-a-dire des berceaux
ou des cavites (comme celle du tresor d'Atree, par exemple), dont la
section est donnee par deux arcs de cercle se coupant ; mais tous ces
monuments, sans exception, presentent un appareil horizontal, c'est-a-
dire que les lits des pierres formant ces berceaux ou ces cavites sont
horizontaux et non point normaux aux courbes. C'est la cependant un
point essentiel, pour des architectes, car on ne peut ainsi donner a ces
surfaces concaves les noms d'arc ou de eozttelaissons donc cette origine
qui ne nous apprend qu'une chose, savoir que, lorsqu'il s'est agi de
fermer un passage ou une salle, on a donne, pendant les epoques pri-
mitives dont nous parlons, des formes diverses aux encorbellements,
seuls moyens admis pour arriver a ce resultat. Retraites, plans inclines,
courbures, ce sont toujours des encorbellements et non des voütes, et la
forme ogivale n'est alors qu'une fantaisie du constructeur, non un sys-
' Croix (Faugives, au commencement du XIVH siecle, s'entendaient pour les arcs Ülilgü"
nuux d'une voüte d'arme gothique. Or, ces croix (Yaugives, ou arcs ogives, sont le piLIS
souvent des pleins cintres. u Item Il crois (Paugives pour faire les voütes sus et une arche
entre Il crois augiveres..." v (Titre de fondation d'une chapelle il Avcrduin. du mois de
juin 1347. Archives de M. le duc de Luynes..." Voyez t. Il des Annales arclzäologiquffs,
p. 41, l'article de M. Lassus sur l'arc ogive.) Pendant le moyen äge, et jusqu'au xvF siccle,
le mot ogive -ou augive, arcs ogives, ne s'appliquait qu'aux nervures croisees. Les autres
arcs, fussent-ils aigus, s'appelaient arc-douhleau, tiercerovz, formeret, (Voyez les HFIiCIGS
Auc, Corrsmucnou.) .