MORTIER
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ll y avait au Louvre de Charles V un montoir pour le roi et un pour
la reine. Nous avons vu l'un de ces montoirs (Hg. 1) dans la cour de
Fhotel de la Tremoille, ä Paris, range le long du mur de la facvade du
fond, ä cote du perron. Ce montoir, taille dans un seul bloc de pierre,
se composait de trois degres ; le dernier formant un petit palier.
Le perron du chäteau de Pierrefonds etait accompagne, 21 droite et
ä gauche du degre principal, de deux larges monloirs (voy. PERRON).
Devant les hotellerics, il y avait toujours en dehors un montoir de
pierre, et dans la cour plusieurs montoirs de bois, sortes (FBSCIÜJGEHJX
que lion deplaeait au besoin. Les montoirs etaient garnis de tapis pour
les jours de ceremonie dans les chäteaux et palais. A Pextremite des
lices, pendant les tournois, on disposait des montoirs pour les com-
battants, et alors se mettre en selle sans le secours du montoir etait
considere comme un acte de druerie.
MORTAISE, s. f. (mortaise). Terme de charpente et de menuiserie. La
mortaise est Pentaille qui regoit un tenon (voy. ÜHARPENTE, MENUISERIE,
TENON).
MORTIER, s. m. Compose de sable et de chaux. Pour faire du bon
mortier, le sable de riviere, le gravier, a etc reconnu comme le meilleur.
Quelle que soit la qualite du sable de plaine ou de carriere, ce sable
etant toujours mele d'une certainequantite d'argile, il ne remplit pas
les conditions necessaires a la facon du bon mortier.
Pendant le moyen age, les mortiers sont de qualites tres-differentes ;
autant ils sont durs et compactes dans les constructionsromaines,a11-
tantils sont de qualite mediocre pondant les 1x2, xe et x19 siecles. Il
semble qu'alors on avait perdu les procedes de fabrication de la chaux,
et ce n'est que par exception qu"on trouve, dans des edifices de cette
epoque, des mortiers offrant une certaine consistance. Au X116 siecle,
les mortiers commencent a reprendre de la force; pendant les xmc
XIVe et xve siecles, on en fit d'excellents.
La qualite des mortiers est donc un des moyens fournis aux archi-
tectes pour reconnaitre la date d'un editice ; mais il est (loutres signes
plus earacterises. Le mortier employe dans les monuments romans
anterieurs au X119 siecle est quelquefois melange de dehris de tuileaux,
surtout pendant le x" siecle et avant; il est maigre, cfest-a-dire qu'il
contient peu de chaux, et celle-ci est mal cuite. Au x19 siecle, on trouve
dans Flle-de-France, la Champagne et la Bourgogne, des mortiers
composes de gravier fin (sable de plaine souvent) et de chaux en quan-
tite, mais mal cuite et noyee, n'ayant plus de force. Les debris de tui-
Ieaux ont disparu. Au Xlle siecle, surtout a dater de la seconde moitie,
les mortiers sont egaux, bien corroyes, le sable fin, choisi parfois avec
soin ou tamise. A dater de la fin du xnr siecle, les mortiers deviennent
generalement tres-bons et sont de deux sortes. Le mortier des blocages