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etait decore entierement, outre les sculptures, de peintures et de
dorures.
Uetat de menuiserie exigeait, vers les derniers temps clumoyen äge,
des connaissances etendues en geometrie descriptive. Il est facile de
s'en convaincre si l'on veut examinerles stalles dela cathedifzile d'Amiens
et la plupart des (euvres de menuiserie des XVÜ et XVle siecles. L'exe-
cution demandait des soins infinis et dujemps, car on ne peut faire
de bonne menuiserie qu'en y mettant le temps et l'argent necessaires, le
temps surtout. Quand il fallait quinzejoursa un hon ouvriermenuisier
et quinze autres jours a un sculpteur sur lJois pour ouvrer un poteau
cornier d'une chaire, d'un clotet ou d'un tambour, on etait assure que
ce poteau, tant de fois retourne sur Petahli, (Elegi, refouille, etait bien
sec, avait produit son effet {avant la pose; aussi ces oeuvres de menui-
serie delicate des XIVe et xve siecles n'ont pas bouge et sont restees
telles qu'elles ont ete assemhlees. D'ailleurs ces artisans choisissaient
leur bois avec un soin extreme et le laissaient longtemps en magasin
avant de le mettre en chantier.
MABQUETEBIE. La marqueterie n'est point employee, pendant le
moyen age en France, pour decorer les ouvrages de menuiserie de bati-
ment; elle ne s'applique guere qu'aux meubles; encore ces marque-
teries sont-elles tries-rares avant le xvit siecle. L'usage de plaquer (les
bois de flitferentes nuances, de maniere a composer des dessins (rolores,
ne pouvait s'appliquer aux formes de la menuiserie gothique, qui releve
toujours de la charpente. Les architectes faisaientpeindre etdorer les
ouvrages delicats de menuiserie, mais leur construction etait telle,
ainsi que les exemples precedents le font voir, qu'il n'etait pas possible
de les plaquer. En Italie, au contraire, la marqueterie prenait place dans
la menuiserie des le xlve siecle; mais aussi, comme nous l'avons dit, les
formes donnees a cette menuiserie ne sont pas toujours d'accord avec
la structure.
Nous ne connaissons, en fait. d'ouvrages de marqueterie franeaise,
que les dossiers des stalles de la chapelle du (fhateau de Gaillon, etces
ouvrages sont du commencement du xvl" siecle. On peut en voir encore
certaines parties dans le choeur d'hiver des chanoines de Feglise abba-
tiale de Saint-Denis.
MEURTRIERE, s. f. (archer-e, arckiere, raiärc). Nous avons vu ailleurs'
comment les fortifications romaines permanentes ne se defendaient que
parleur sommet. Les oourtines et les tours etaient pleines a la base et
ifopposaient aux attaques que Pepaisseur de leurs constructions; mais
lorsque les armes de jet, maniables, se furent perfectionnees et eurent
acquis une portee plus longue et plus sure, on ne se borna plus, pour
defendre les approches d'une place forte, ä couronner les parapets de
crenelägeSä OH perea des ouvertures a la base des courtines et aux diffe-
f Voyez Ancmnzcruna nuununn. Caäzumzx