379 I: Mnnuisianu-z ]
ajours inferieurs. Les volets etaient terres apres le montant de la croisee
sur des gonds rives exterieurement sur de petites plaques de tole. Ces
ehassis ne portaient pas de jet d'eau; l'eau de pluie qui glissait le long
de leurparementexterieui- etait recueillie dans une petite rigole menagC-e
dans l'appui et s'ecoulant au dehors. Enfin les volets etaient maintenus
fermes au moyen de targettes entrant dans des gaches menagecs sur les
renforts interieurs du meneau de pierre et, au besoin, par des barres.
Pourposerces chassis, il n'y avait donc aucune entaille ni scellement
a faire apres coup dans les tableaux et feuillurcs ou ebrasements; l'objet
arrivait a sa place complet, acheve a l'atelier, sans qu'il füt necessaire,
comme cela se pratique aujourd'hui dans nos constructions, d'envoyer
successivement des ouvriers de deux ou trois ctats pour terminer la pose
et la ferrure d'une croisee. La maconneric, la charpente, la menuiserie
et la serrurerie etaient achevees simultanement et, les toits couverts,
il n'y avait plus qu'a peindre et a tapisser. Quand les chassis de croisee
ne roulaient pas, comme ceux-ci, au moyen de tourillons, quand ils
etaient attaches apres coup, les gonds qui les suspendaient se scellaient
dans les lits d'assises pendant la construction, aiin d'eviter les entailles
et les trous de scellement qui deshonorent les ravalements de nos mai-
sons et de nos palais.
Les chassis de croisee, dans les maison du xiv" sieele, etaient souvent
plus simples que ceux-ci et se composaient seulement de montants, de
battants et de traverses. Les petits-bois n'avaient pas d'utilite quand on
employaitles panneaux de vitraux mis en plomb, et ils commencerent a
garnir les chassis quand on substitua aux panneaux mis en plomb des
morceaux de verre tailles en assez grands fragments dans des boudines,
dest-a-dire dans des plaques de verre circulaire ayant au centre un ren-
{le1ncnt(voy. VITRAIL). Les chassis de croisec au moyen age ne presen-
taient donc paslereseau de petits-bois qui garnit les chassis du xvue siecle,
et qui produit un effet si deplaisant a cause de la monotonie de ces
compartiments egaux coupant le vide de la baie en quantite de petits
parallelogranames. Les panneaux de vitraux etaient lixes dans les feuil-
lures des chässis au moyen d'un mastic recouvert d'une laniere de par-
chemin faisant corps avec cc mastic, ou simplement, pour les interieurs
ou il n'importait pas d'obtenir un calfeutrage parfait, par des tourniquets
dans le genre de ceux representes ci-dessus en I. Alors, entre les pan-
neaux, les tourniquets etant ouverts, on introduisait une bande de feutre
epais a la jonction de ces panneaux, bande de feutre fendue au droit de
chaque tourniquet; puis on fermait ceux-ci qui alors exercaient une
pression sur ce feutre et ernpechaient le ballottement des vitraux. Get
usage s'est conserve assez longtemps dans lesprovinces du centre, puis-
que nous avons encore vu de ces teutrages et tourniquets adaptes a des
chassis du xvl" siecle.
Les chässis de croisee du XVe siecle, dans les hotels et ehateaux, com-
posaient parfois une oeuvre de menuiserie passablement compliquee.