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ce temps n'existent plus que par fragments, et il faut reunir bien des
renseignements epars pour pouvoir reconstituer un de ces chassis entier.
Les scellements des ferrures, les feuillures conservees dans les ebrase-
ments, la trace des battants, existent encore cependant dans un grand
nombre de batiments. A la porte de Laon, a Coucy (commencement du
X1110 siecle), a Garcassonne (fin du X1118 siecle), a Loches, a Chateau-
Ghinon, au palais dejustice de Paris et dans plusieurs chateaux et mai-
sons de nos anciennes provinces, il est facile de se rendre compte de 1a
position des chassis vitres, de leur ferrure et de leur epaisseur. Puis, en
cherchant avec quelque soin, on retrouve encore c-a et 1a des dcbris,
repares bien des fois, il est vrai, de ces menuiseries. C'est ainsi que dans
le batiment abbatial de Ghateau-Landon, nous avons pu retrouver une
Croisee presque tout entiere en recherchant, il y a quelques annees,
parmi les chassis repares, certains fragments primitifs.
Nous donnons(iig.2O)leresultatde ces recherches. Ces chässis etaient
PHI" couples dans les grandes fenetres et separes par un meneau; ils se
Composaient d'un montant, avec tourillons ferres, haut et bas AB,
tenant au montant meme. (les deux tourillons entraient dans des ewils
disposes dans la pierre, comme on peut le voir encore a Tinterieur
des baies de la maison des Musiciens, 51 Reims, et dans beaucoup d'ha-
bitations du X1118 siecle. Ainsi le chassis etait pose en construisant; le
battant G arrivait en feuillure sur 1e meneau de la fenetre et etait
maintenu par deux verrous manoeuvres au moyen d'une tige de fer
ronde avec poignee (voy. SERRURERIE). Deux traverses haute et basse s'as-
Semblaient dans les deux montants. Un troisieme montant intermediaire
etait assemble dans les deux traverses, haute et basse, et recevait a Son
tour deux autres fortes traversesintermediairesD etdeux entre-toises E
plus faibles. Des colonnettes F tenaient lieu de petits-bois. A Fexterieur,
les montants et traverses etaient pourvus de feuillures G (voy. le detail H)
destinees a recevoir les panneaux de vitraux. Quant aux petits-bois, ils
11e portaient pas de feuillures, mais des tourniquets de ferl quiservaient
a maintenir les panneaux. Ces chälssis de croisce etaient garnis inte-
rieurement de volets brises(voyezla section horizontale K) et divises en
trois parties abc, de maniere a pouvoir rfouvrir, si bon semblait, qu'une
travee ou un tiers ou deux tiers de travee. A cause de Tebrasement de la
fenetre, ces volets brises en g ne se developpaient qu'a angle droit et
se rangeaient ainsi que l'indiquent les lignes ponctuees l. Developpes,
ces volets presentziicnt du cote du jourle figure L, et leur ferrure brisee
etait placee du cote interieur g. Les feuilles superieuresetinfericures des
volets etaient ajourees pour donner de la lumiere a Finterieur, les volets
etant fermes, et pour permettre, par les ajours inferieurs, de voir au
dehors. Les battants de la croisee ont 2 pouces d'epaisseur, ceux des
voletsl pouce M2. En H sont donnes les details du bati de la colon-
nette, leur profil en H'; en M, la section du montant intermediaire; en
N, la section des entre-toises E; en O, la section verticale des traverseä
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