MENUISERIE
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neau avec les deux montants; en G, la section verticale d'une traverse
avec deux panneaux et leurs languettes; en H, nous donnons le detail
perspcctif d'un montant dcsassemble, son extremite superieure etant en
a. Deja les panneaux sont renforces dans leur milieu, ainsi que l'indique
la section F, et ce sontlcs baguettes des montants ettraverses qui recoi-
vent entre elles les languettes des panneaux laisses libres d'ailleurs. A la
partie inferieure de ces panneaux, des chanfreins pousses surles traverses
remplacent les baguettes, afin de ne point arreter la poussiere. Ces ba-
guettes se joignent d'onglet a la partie superieure des panneaux et repo-
sent en siftlet sur les chanfreins inferieurs, comme l'indique notre detail
perspectif H. Ainsi les baguettes et chanfreins pouvaient etre pousses au
guillaume le longdes montants et traverses sans arrets, et les assemblages
etaient faits apres coup en cnlevztnt des baguettes et chanfreins ce qu'il
fallait pour faire les repos et les mortaises. Bien entendu, cette porte,
comme les precerleiltes, est de chene.
Mais le xlv" siecle avait fait, en menuiserie, des (nuvres remarquables;
il nous reste de cette epoque des stalles fort belles (voy. STALLE), des frag-
ments de boiseries tailles et assembles de main de maitre. L'incurie,
l'amour du changement, le faux goüt, ont laisse ou fait disparaitre un
nombre prodigieux de ces (Jeuvres d'art. Il faut aujourd'hui en chercher
lesdebris dans quelques musees, en recueillirquelques traces conservees
par de vieilles gravures ou des dessins. La Normandie, la Picardie, la
Champagne et la Bourgogne etaient. particulierement riches en beaux
ouvrages de menuiserie. Les vantaux de porte, tres-simplesjusqua cette
epoque, etaient devenus depuis lors un motif de decoration de bois. On
renoneaitaux applications debronze, aux penturesdcfer tres-historiees,
aux rcvetements de cuir peint, pour donner aux bois les formes les plus
riches, sans cependant abandonner les [Jrincipes de la vraie construction
qui appartiennent a la menuiserie. Quelquefois alors on laissait dans ces
vantaux des ajours, et s'ils etaientd'une trop grande dimension pour etre
ouverts a chaque instant, on y pratiquait des guichets, ainsi qu'on a pu
le remarquer (leja dans l'exemple donne figure '12 bis.
Voici (fig. MW une de ces portes. Sa membrure se composait de deux
montants de rive, de deux traverseshaute et basse, d'une large traverse
intermediaire, de deux decharges B formant gable et de deux montants
intermediaires C, assembles a mi-bois avec les decharges dans la partie
superieure et servant de dormants au guichet dans la partie inferieure. Les
panneaux A, de la partie superieure, etaient ajoures et vitres probable-
ment. Pour faire comprendre la construction de ce grand vantail, nous
donnons en D la coupe faite surab, montrantle chapiteau des montants in-
termediaircs ; enE, la section faite sur cddu gable; en F, la section faite sur
1 Dhpräs un dessin provenant de la collection de feu Garneray. Cette porLe s'ouvrait sur
une des grandes salles de l'abbaye Saint-Oucn, ä Roucn, et existait encore, parnitrait-il,
ä. la fin du siücle dernier.