MENUISERIE
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neaux, figurant des parchemins plies. L'exemple A montre des petites
baguettes ornees, passant derriere ces parchemins.
Dans la menuiserie anterieure au xve siecle, il etait d'usage souvent,
surtout pour les meubles, de revetir les panneaux de peau d'aile ou de
toile (zollee sur le bois au moyen de colle de fromage ou de peau.
Lorsque ces boiseries vieillirent, ces revetements durent quelquefois
se decoller en partie des bois dejetes; de la des plis, des bords retour-
nes. Il est a presumer que les menuisiers eurent Fidee de faire de ces
accidents un motif d'ornement et un moyen de donner de Tepaisseur
aux panneaux, tout en laissant leurs rives et languettes n'es-minces.
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De la ces panneaux Z1 parchemins plisses si fort en vogue pendantlir
xve siecle et le commencement du XVle.
Nos ouvriers du moyen age ifetaient pas seulement d'l1abiles prati-
ciens, ils etaient observateurs, attentifs 51 profiter de tout ce que le ha-
sard leur faisait decouvrir. Un defaut, un effet du temps sur les matc-
riztux, devenaient pour eux motif de perfectionnement ou d'ornement.
Aimant leur metier parce qu'il etait le produit d'un labeur raisonne et
non une vague et inexplic able tradition d'un art etranger. ils suivaient
leur propre genie, trouvant des combinaisons nouvelles dans l'observa-
tionjournaliere de l'atelier sans emprunter au dehors des formes dont
le sens n'avait plus pour eux de signification. Les architectes ont depuis
longtemps deja (ietourne la menuiserie de sa veritable ligne en voulant
lui imposer des formes en desaccord avec ses ressources. Pendant les
deux derniers siecles on a imite beaucoup de choses a l'aide de la me-
nuiserie: le stuc, le marbre, la pierre, le bronze, des colonnes, des dra-
peries, des corniches saillantes, des ares, tout, sauf la menuiserie, et