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qui ont bien quelque ressemblance avec les oeuvres des Orientaux men-
tionnees ci-dessus, mais dont la structure cependant est mieux rai-
sonnee. Ces clotures, ces barrieres, ces lambris, etaient simplement
formes de planches posees jointives, embrevees dans un hati; pour em-
pecher les planches de gauchir, de coffiner, autant que pour (leeorer
les surfaces planes, au moins d'un cote, le menuisier rapportait par-
dessus un treillis de bois legers assembles a mi-bois et formant des
combinaisons geometriques plus ou moins compliquees. La surface
plane des planches etait meme souvent sculptee en faible relief (puis-
que la sculpture etait obtenue aux depens de Pepaisseur de ces plan-
ches) entre les compartiments formes par les treillis.
Voici (fig. 5) un exemple de ces ouvrages de menuiserie. Les joints
des planches, d'une largeur d'un pied sont marques sur notre
dessin. Le treillis assemble a ses extremites dans les membrures du
bati, ainsi qu'il est indique en a (voyez le detail A), est cloue, a chaque
rencontre, sur les planches du fond, et forme ainsi une surface parfai-
tement rigide qui empeche le gauchissement de ce fond. Ce treillis est
assemble a mi-bois avec coupes d'onglet au droit des moulures, ainsi
qu'on le voit en b. La coupe donne en G Fepaisseur de la planche ct
en d celle du treillis 1. Une claire-voie, composee de colennettes tour-
nees, surmontait l'appui D; de distance en distance, des montants E
maintenaient le tout. En F, nous donnons le profil de la traverse supe-
rieure f; en G, le profil de l'appui g, et en H, le profil de la traverse
basse h. Nous verrons tout a l'heure des vantaux d'une porte de leglise
de Gannat, combines d'apres le meme principe.
On comprendra comment les tringles de bois, rapportees sur ces
planches etse coupant dans tous les sens, devaient les maintenir dans
leur plan. Ce systeme, toutefois, est exceptionnel dans les (leurres de
menuiserie du moyen age en ce que nous n'y trouvons pas les panneaux
embreves, mais un fond simple sur lequel est cloue un reseau de bois;
ce reseau n'est pas seulement une decoration rapportee, il est com-
pose de pieces assemblees et se tient de lui-meme. Des le X111" siecle,
on avait faconne en France des ouvrages de menuiserie ou le systeme
des panneaux embreves en feuillures est arlopte; mais les languettes et
feuillures sont generalement alors a grain d'orge.
Nous donnons (fig. 6) un de ces panneaux, presente de face en A, en
coupe en B, et en section horizontale en B'. Ce systeme merite quelque
attention. Un lambris se compose de montants et de traverses, entre
lesquels sont embreves des panneaux. Les montants de rtive, ceux qui
forment les extremites du lambris, reeoivcxlt les traverses a tenons et
mortaises; tandis que les montants intermediaires s'assemblent dans
les traverses. En C, on voit un montant d'extremit6; en D, un montant
4 Gel: ouvrage de menuiserie äxistait en fragments dans la cathädralc de
183-11, ct servait dc lambris dans la chapelle Saint-Jean. Il dtait de sapin
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PQFP
{lfl Cf]