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piece. En prenant l'escalier ä vis, on arrive au second etage, possedant
une cheminee comme le premier; des meurtrieres et un machicoulis
sont suspendus sur la porte (Tentree 1.
"Ä On nous a signale quelques-unes de ces habitations sur les cotes entre
Bordeaux et Bayonne, et ineme au dela, jusqufi Saint-Jean de Lux.
Nous inclinons a croire que ces maisons datent de lepoque de la domi-
nation anglaise en Guyenne. En effet, on voit dans le comte de Suffolk,
en Angleterre, une petite maison (Wenham Hall) construite en briques
dapres le meme mode, et qui date de la {in du XIIl" siecle. Cette con-
struction est un parallelogramme avec escalier a vis dans une tourelle a
l'un des angles. Ijentree etaitrelevee, et l'on y arrivait par des marches
engagees dans la muraille.
Il ne faut pas omettre ici les maisons baties dans les eimetieres, les
maisons, croisäes qui etaiiznt franches, en dehors de toute juridiction
seculiere, qui servaient de refuge aux pelerins, aux malades, et qui se
trouvaient placees sous la surveillance .de religieux. Ces maisons se
reconnaissent a des croix de bois fichees sur leur comble.
MANOIR, s. m. (nzzenerifzunf). Le manoir, bien que ce nom designe
parfois un chateau, est l'habitation d"un proprietaire de fief, noble ou
non, mais qui ne possede pas les droits seigneuriaux permettant düilevei-
un chateau avec tours et donjon. Le manoir estferme cependant; il peut
etre clos de murs et entoure de fosses, mais non defenflu par des tours,
hautes courtines crenelees et reduit formidable. Le manoir est la maison
des champs placee, au point de vue architectonique, entre le chziteau
feodal ct la maison du vavasseur, degre superieur de la classe attachee
a la terre seigneuriale, homme libre. a Les vavasseurs n, dit M. Delisleg
a propos de la position de cette classe en Normandie, e diiferaient essen_
tiellement des nobles, qui ne tenaientleur fief que moyennant la foi,
a l'hommage et le service militaire. Dans certaines seigneureries ce-
pendant, ils devaientle service militaire a cheval, armes de lances, d'ecus
et d'epees. Les demeures des vavasseurs, et meme des (aines, dest-Zi-dire
de ceux qui tenaient du seigneur des terres plus ou moins etendues, qui
reunissaient plusieurs vavassories sous leur main et qui demeuraient
responsables du service et des redevances des vavasseurs du groupe, ne
pouvaient etre considerees comme des manoirs, en ce qu'elles netaient
point fermees.
Le manoirquelquefois n'est qu'une maison peu etendue, entouree de
murs avec jardin; plus souvent, c'est une agglomeration de bätiments
' (les dessins nous ont ütä fournis par M. Durmlrl, architecte 51 Bordeaux.
9 a Habitatio cum certa agri porliono, n mnncndo dictn, Gallis, Jlanoir," quomodo in
a (Jonsuetudinilaus nostris municipahbus vulgo accipitur pro prmcipuzu feudi domo, quie
n cum universo ipsius ambitu penes primogenitum esse (Icbct... n (DUCANGEJ
f Fftuflav sur la cnnrlztion de la classe agricole m Normandie au onoyen fige, p. 6.
Evrcux, 1351