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MAISON
a voute. A gauche se trouvait la grande salle de reception placee au pre-
H mier etage; on y arrivait de la cour par un escalier exterieur de bois.
a Trois fenetres geminees ouvertes sur la faeade qui regarde Peglise
w eclairaient cette piece; elle etait chauffee par une grande cherninee
w de pierre et recouverte par une charpente apparente lambrissee en
w berceau. A droite du passage se trouvaient la cuisine et deux pieces
a placees entre cour et jardin et qui servaienta l'habitation 1. v
Dans quelques-unes de ces villes florissantes du Midi, aujourd'hui
a peine connues, il existe encore des habitations des X1112 et XIVe siecles
qui participent a la fois de l'hotel et de la maison. Le riche negociant de
ces municipalites des bords de la Garenne, de l'Aveyron, du Tarn et du
Lot, au sein desquelles les traditions gallo-romaines setaient assez bien
conservees, pretendait, lorsqu'il construisait un hotel, avoir des maga-
sins sur la rue, soitpourPexercice de son propre negoce, soit pour louer.
Ces constructions mixtes etaient frequentes a Toulouse, a Alby, a Saint-
Antonin, a Cordes, a Gziillac, a Villeneuve d'Agen.
Nous donnons (fig. 32) le plan d'un de ces hotels situe dans la grande
rue de la ville de Cordes, en face de la promenade de la Bride.
A droite et a gauche de l'entree A, sont des magasins ou boutiques
s'ouvrant sur la rue. En B, est la cour principale, et en C une petite cour
de service a laquelle on arrive par un passage D. La salle ouverte E
servait probablement d'ecurie. F est un cellier. Un large escalier a vis G
donne entree dans la grande salle du rez-deachaussee H, elevee de sept
marches au-dessus du sol de la cour. Un passage l communique aun
jardin K, situe en dehors du vieux rempart, contre lequel est adosse
Fhotel. Des batiments d'une epoque recente ont etc construits en partie
sur le jardin de a en b. Les boutiques LL n'avaientpas acces dans la
cour, et probablement ceux qui les occupaient logeaient ailleurs, a moins
que ces magasins ne fussent a l'usage du proprietaire de Photel. Le grand
escalier G monte au premier (Stage dans une salle situee au-dessus de
celle H, et communique, par un passage de bois M, au logis de face dont
la surface nR-i-tait divisee que par des cloisons. Un second etage seleve
encore sur ce logis de face et est desservi par le grand escalier et un se-
cond passage. Uecurie et le cellier ne possedent qu'un rez-de-chaussec.
Une petite terrasse N avec perron donne sur la cour en face de la
salle Hi. Cette habitation, qui date des premieres annees du xlvt siecle,
a tous les caracteres de Thotel du moyen age, bien que des boutiques
s'ouvrent sur la rue et que le batiment de face serve de logement au
premier et au second etage.
Les renseignements que l'on peut reunir sur les hotels des X1112 et
f Voyez YArchitecI. rciv. et domesL, par MM. Verdier et Caltois, t. Il, p. E205.
' Ces plans ont ätd rclcvds par M. 'l'homas, ex-architecle du 'l'arn. M. Thomas a fait sur
les maisons de Cordes un travail inläressunt (läposü aux archives des Monuments histo-
riques.