Volltext: [Gable-Ouvrier] (T. 6)

MAISON 
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faeades tout entieres sont non-seulement elevees en pans de bois, mais 
souvent meme entierement boisees comme de grands meubles, sans 
qu'il y ait trace apparente de maconnerie. Outre le goüt que les popu- 
lations du Nord ont toujours conserve pour les constructions de bois, 
outre l'influence qu'exercaient sur ces populations les traditions appor- 
tces par les invasions septentrionales, le voisinage des grandes forets, 
la structure de bois presentait des avantages qui devaient entrainer 
tous les habitants des villes populeuses des provinces franqaises pro- 
prement dites a employer cette methode. 
Comme nous l'avons dit, dans ces grandes villes du Nord, telles que 
Paris, Houen, Beauvais, Amiens, Troyes, Gaen, etc., la place etait rare. 
Ces villes, entourees de murailles, ne pouvaient s'etendre comme de 
nos jours; on cherchait donc a gagner en hauteur la surface qui man- 
quait en plan, et l'on emjiietalit autant que faire se pouvait sur le vide 
de la voie publique, au moyen d'otages poses en encorbellement : or, 
la construction de bois se pretait seule a ces dispositions imposecs par 
la necessite. On pensait alors a bien abriter les parements des faeades 
par la saillie des toits, soit que l'on elevät sur la rue un mur goutterot 
ou un pignon. Les rues devenant de plus en plus etroites a mesure que 
les villes devenaient plus riches et populeuses sans pouvoir reculer leurs 
murailles, on agrandissait les fenetres pour prendre le plus de jour pos- 
sible. Mais, a ce sujet, nous devons placer ici une observation. De notre 
temps, et non sans raison, on aime a eclairer largement les interieilrs 
des pieces d'une habitation; il n'en etait pas ainsi pendant le moyen 
äge. Les maisons romanes les plus anciennes sont percees de fenetres 
relativement etroites et laissent passer peu de lumiere: les habitants 
cherchaient Fobscurite dans les interieurs avec autant de soin que nous 
cherchons la lumiere; il y avait la encore les restes d'une tradition 
antique. Au X1118 siecle, les maisons commencent a prendre des jours 
plus larges; on veut au moins une salle bien eclairee. Ce goüt s'etend 
a mesure que la vie active, l'industrie et le commerce prennent plus 
d'importance parmi les populations urbaines. Tous les etats avaient be- 
soin de la lumiere du jour pour se livrer a leurs occupations. La maison 
n'etait plus le refuge ferme de la famille, c'etait encore l'atelier; aussi 
est-ce dans les villes industrielles que les maisons s'ouvrent largement 
sur la rue des la fin du X1119 siecle. 
Maigre la mise ajour des facades des maisons des cette epoque, on 
116 COIIQOit guere aujourd'hui COmment, dans ces rues etroites, bordees 
d'habitations dont les etages surplornbaient, certaines industries pou- 
vaient s'exercer; cela ne s'explique que quand on a vu, par exemple, 
les ouvriers en soie de Lyon travailler aux tissus les plus delicats dans 
des pieces ou a peine on croirait pouvoir lire. La vue s'habitue a l'obs- 
curite, et Fexcessive lumiere naturelle ou factice que nous repandons 
partout aujourd'hui n'est pas une condition absolue pour travailler 51 
des ouvrages d'une grande finesse. Quoi qu'il en soit, de ces ateliers du.
	        
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