Volltext: [Gable-Ouvrier] (T. 6)

MAISON 
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Est-il confortable d'elever a Marseille des maisons sur le modele de 
celles de Paris, ou meme de construire des faqades exposees au nord 
pareilles a celles qui sont ouvertes vers le midi? Est-il confortable d'e- 
clairer des pieces, petites et grandes, au moyen de fenetres dcgales 
dimensions, d'avoir dcs trumeaux etroits pour de grandes salles, et 
larges pour des cabinets? Des portiques sur la rue, qui laissent penctrer 
le soleil ou la pluie sur toute la largeur de leur pave, sont-ils confor- 
tables? ESt-LZU une chose confortable que cette division multipliee des 
pieces sur une surface peu etendue, qui fait que la vie interieure se 
passe a ouvrir ct a fermer des portes, et qu'on ne sait ou placer les 
meubles les plus indispensables. Et ces etages de moins de 3 metres de 
hauteur sous plafond, sont-ils sains et confortables? Ges murs minces, 
ces toits de zinc qui soumettent les interieuifs a toutes les variations de 
la tcmpcrature, cette absence de saillies devant les facades qui laisse 
les baies cxposees tout le joui; au soleil, sont-ce la des choses confor- 
tables? Allons aux champs, c'est bien pis! La petite maison blanche, 
aux murs minces comme du carton, aux toits couverts de feuilles 
de zinc, aux fenetres fermant mal, aux rez-de-chziussee humides, aux 
planchers qui crient, aux escaliers qui crient, aux cuisines repandzint 
une odeur nauseabonde dans Pinterieur, mais qui, a Pexterieur, pa- 
rait un beau petit pavillon carre, brillant au soleil; cette habitation 
est-elle confortable? Le chateau moderne avec ses tourelles, ses toits 
ornes, des placages de briques et de pierres qui pretendent imiter la 
vieille construction... ce chateau est-il confortable"? Non point. Tout 
cela est apparence : les tourelles sont accrochees avec du fer; les toits 
compliques, couverts avec des moyens economiques, mais garnis de 
cretcs ajour de zinc, laissent filtrer les eaux dans les interieurs; les 
murs trop minces craquent; les planchers, trop faibles pour leurs por- 
tees, fleehissent. Les ecoulements d'eau sont insuffisants; les cheminees 
fument parce que les atres sont larges comme il convient dans un cha- 
teau, et que les tuyaux sont etroits, puisqu'ils passent dans des murs 
minces. Partout les porte-a-faux produisent des lezardes, parce qu'on 
a demande de grandes pieces a rez de chaussee, et que les otages supe- 
rieurs sont divises a l'infini par des cloisons. Des cheminees portent sur 
le milieu des planchers. Nous n'en finirions pas si nous voulions enu- 
merer toutes les miseres plus ou moins secretes du cluiteau moderne; mi- 
seres quise revelent de temps a autre par quelque proces intente a l'archi- 
tecte complaisant, qui n'a fait, au total, que ce qu'on lui a demande. 
Sur son refus d'ailleurs, ne s'en serait-il pas trouve dix autres? 
Les maisons du moyen age etaient faites pour les habitudes de ceux 
qui les elevaient; de plus, elles sont toujours sagement et simplement 
construites. Chaque besoin est indique par une disposition particuliere, 
La porte n'est pas faite pour plaire aux regards du passant, mais pour 
celui qui entre dans la maison. La fenetre n'est pas disposee avec un 
art symetrique, mais elle eclaire la piece qu'elle est destinee a eclairer,
	        
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