[ GALERIE ] 14
GALERIES DE SERVICE nus räetisi-Js. WAvec la galerie des Bois de la cathe-
drale d'Amiens, nous voyons une de ces galeries de service et decora-
tives a la fois qui venaient couper les lignes verticales des facades. (les
galeries, pendant le X1110 siecle, sont passablement varices dans leur
composition et leurs details; elles prennent une importance conside-
rable, comme 1a grande galerie a jour de la base des tours de Notre-
Dame de Paris, comme celles du portail de Notre-Dame de Dijon, ou
elles ne sont que des portiques bas, trapus, comme la galerie de la
facado de Notre-Dame de Laon.
La question d'art et de proportions domine dans ces cas la question
de service. Cependant ces galeries ont toujours une utilite. Dans leurs
grands edifices, les architectes du moyen age etablissent des moyens
de circulation faciles a des niveaux differents, afin de pouvoir surveiller
et entretenir les constructions, les couvertures et les verrieres, sans
etre obliges, comme on le fait aujourd'hui, de poser des echafaudages
dispendieux et nuisibles, a cause des degradations qu'ils occasionnent
aux sculptures et parties delicates de l'architecture.
Les deux galeries superposees de 1a face occidentale de Yeglise Notre-
Dame de Dijon (Xllle siecle) sont remarquablement belles, comme com-
position et sculpture. Nous donnons (fig. 6) l'une de ces galeries, sur-
montee d'une haute frise d'ornements en faeon de metopes posees
entre des figures saillantes. (les galeries etaient destinees a relier la
base de deux tours qui n'ont jamais ete elevees.
A Yexterieur des eglises rhenanes du xue siecle, sous les combles,
regnent souvent des galeries de circulation, particulierement autour
des absides. Ces galeries etaient prises alors aux depens des reins des
voütes en cul-de-four de ces absides; elles sont basses, formees de co-
lonnettes portant une arcature plein cintre, et donnent de la richesse
et de la legerete aux couronnements de ces edifices.
Nous observerons que ce parti est adopte quelquefois dans le midi
de la France, notamment dans les monuments religieux construits en
brique. Ainsi, au sommet de Teglise des Jacobins a Toulouse, on voit
une galerie de service, un veritable chemin de ronde, place sous le
cheneau, et qui, donnant dans des echauguettes placees aux angles de
Fedifice, permet de faire le tour de la construction pres du sommet des
voütes. Cette galerie A (fig. 7) prend jour du dehors, par les ceils B, et
permet d'examiner les voütes par les petites fenetres t] vitrees et s'ou-
vrant sous les formerets ; elle est portee sur de grands arcs de decharge
D bandes d'un contre-fort a l'autre et abritant parfaitement les ver-
rieres placees en E. Toute cette construction est de brique et presente
l'aspect le plus monumental.
A Finterieui" des grands vaisseaux gothiques routes, on trouve, au-
dessus des triforiums, particulierement en Bourgogne, des galeries de
service qui passent derriere les formerets des voütes. Nous voyons des
galeries de ce genre a Finterieur de Feglise Notre-Dame de Dijon, de