227 [ MAISON ]
reunissait deux lots pour profiter du terrain d'une ruelle. De deux;
maisons, deux proprietaires n'en faisaient reellement qu'une, avec
Ilur de separation dans l'axe du pignon. Toutefois cette methode est
rarement employee.
Les ruelles entre les maisons n'ont quelquefois que la largeur d'un
caniveau, ainsi qu'on peut le constater encore dans la ville de Mon-
Pazier, dont le plan general est d'une si parfaite regularite et ordon-
nance (voy. ALIGNEMENT, fig. l); mais alors ces maisons possedent
deux faeades, l'une sur une rue de 40 metres de largeur, l'autre poste-
rieilre, sur une ruelle de 3 metres environ Nous reviendrons tout
ä l'heure sur ces habitations de la fin du X1118 siecle.
Nous avons donne une maison de la ville de Gluny qui date du
X110 siecle; dans notre article GoNsTnUcTmN, fig. M5, llli, M7 et M8,
on voit les elevzltions, plans et coupes d'une facjade de maison (le cette
Hleme ville, construite vers la moitie du xmf siecle. Deja les jours sont
Plus larges, les (Stages plus claves, la construction de pierre plus im-
portante et d'une apparence plus svelte. Dans quelques villes fermees
on elevait, au X1116 siecle, des habitations a plusieurs etages dont les
fäeades etaient entierement construites en pierre. Sur la place de la
Couvertes, mais bäties d'apres un lotissement egal. Nous savons que ces faits derangent
quelque peu les theories sur Firregularite et le desordre systcmatiques que l'on prete aux
constructions civiles du moyen fige; mais nous ne pouvons qifengager les archeologues
ä visiter ces localites, s'ils veulent prendre une idee dc'cc quletait une petite ville du
X111" siecle, elevee, sur un plan arrete, dans un espace de temps tries-court. Comme le dit
Si bien M. de Verncilh z a Dans la seconde moitie du X1112 siecle et dans une rcgion tres-
ff limitec de la France, en Guyenne et en Languedoe, cinquante villes pcut-etre se sont
11 fondces sans que nos historiens aient donne la moindre attention a cette grande oeuvre
11 de civilisation et de progres. Au moins vingt de ces bastides, les plus reccntes et les
" lllus parfaites, sont dues a la domination anglaise, et l'histoire des Sismondi et des
il Guizot ne parle pas de cc bienfait toujours actuel, quoiqu'il date de six siceles. Si, au
u lieu de fonder tant de villes, Edouard I" en avait violemment cletruit une seule, tous
H nos livres retentiraient encore de ce fait d'armes. Mais l'histoire du moyen age est ainsi
11 faite"... l) Ajoutons que ces renseignements precieuxgreeueillis par un de nos plus savants
Üffflläologiies frangais, ne paraissent pas avoir etc consultes par M. Champolliou-Figeac,
qui, setendant longuement sur les constructions urbaines du moyen fige dans S011 traite
des Droits et ILSIIQES, et entamant la question d'architecture sans avoir eu le loisir d'aller
visiter quelques-unes de ces constructions civiles, nous demande ou nous avons pris les
Plans dkigues-ltlortes, de Villeneuxie-le-Roi, de Sainte-Foi et dc Monnazierl et si l'exc-
Gution repondit aux projets! qui nous (lemandc encore de lui dcmontrer Panciennete des
maisons de la ville de Cluny... Mais ne pourrions-nous, avec bien plus de raison, lui
demander de nous (lemontrer Pauthenticite des textes qu'il prend la peine de transcrire.
(les villes sont debout, habitees, et en quelques jours chacun peut les voir avec leurs
vieilles rues alignees, les restes de leurs remparts, leurs places et leurs egliscs. Quant aux
Pfüjets de leur plantation, il serait interessant de les retrouver sans doute, laien que cette
flecouverte ne püt rien ajouter il l'importance du fait de l'existence de ces villes, qui, depwS
Six siecles, n'ont pas cesse düätrc habitees.
' On observera que cet ilsasfe s'est conserve a Londres.