[ MACHICOULIS ] 210
par le massif 0 (voyez les coupes DE), ne peuvent basculer sous le
poids du crenelage. Les echauguettes flanquantes et les tours (Etant
plus elevees que les courtines, le chemin de ronde devient un cmmar-
chement et les machicoulis ressauteilt ainsi que l'indique la figure L;
chaque marche m est percee de son mächicoulis (voyez le profil P fait
sur la ligne rit). On voit au palais des Papes, ä Avignon, des machi-
coulis obtenus au moyen de grands arcs qui reposent sur des contre-
forts. Ces machicoulis donnaient de longues rainures par lesquelles
on pouvaitjeternon-seulement des pierres, mais des pieces de bois
en travers (voy. ARCHITECTURE INIILITAIRE, fig. 40); ils avaient Finconve-
nient de ne pas battre le devant de ces contre-forts, et de laisser ainsi
des points accessibles aux assaillants. Ce systeme n'a guere etc em-
ploye par les architectes militaires des provinces du Nord; ceux-ci
ont admis de pifeference le systeme des mächicoulis continus. C'est,
en effet, dans les oeuvres des architectes septentrionaux qu'il faut tou-
jours aller chercher les defenses les plus serieuses; beaucoup de forti-
fications du midi de la France et de l'ltalie semblent faites plutot pour
frapper les yeux que pour opposer un obstacle formidable aux assail-
lants, et dans ces contrees souvent les machicoulis sont une decora-
tion, un couronnement, non point une defense ÜfflCZICG.
Nous l'avons dit "tout a l'heure, les machicoulis ne se defendeilt bien
que s'ils sont couverts comme Fetaient les hourds. lflxaminons donc
les mächicoulis du chateau de Pierrefonds. (Jeux-ci formaient une cein-
ture non interrompue au sommet des tours et courtines; ils etaient
non-seulement couverts, mais encore surmontes d'un crenelage qui
commandait les approches au loin. Voici (fig. 12) comment etaient
disposes ces machicoulis. En A, nous donnons le plan d'une section
de chemin de ronde des tours prise au niveau a. Les trous des machi-
coulis sont traces en (LEU B, est tiguree la coupe de toute la defense, et
en C sa face exterieure developpee. Les chemins de ronde D, avec leurs
machicoulis, sont couverts par les combles en appentis G. De distance
en distance, des lucarnes E, posees sur le mur du chemin de ronde,
en face des fenetres F, eclairent les salles I. En K, est le crenelage su-
perieur. Les queues des assises des corbeaux L, profondement engagees
dans la maconnerie, sont chargees par le gros mur, afin de maintenir
la bascule. Les linteaux M sont appareilles en clausoirs entre chaque
corbeau, ainsi que l'indique le trace exterieilr; les sommiers 0 sont
donc tailles conformement au trace pcrspectif 0'; ainsi, aucune chance
de rupture dans la construction. Un demaigrissement du parement
entre chaque corbeau laisse en P une arete saillante qui empoche les
traits lances du bas de remonter en ricochant dans le chemin de ronde
par les trous des machicoulis. A la base des tours et courtines, un talus
prononce fait ricocher les projectiles jetes par les trous, ainsi que l'in-
dique la figure 10. (Tetait la une defcnse serieuse et combinec d'une
maniere tout a fait remarquable, lorsque les armees ne possedaient pas