[ GALERIE ] 8
sous; ses rampants sont garnis de redents delicats, qui ont remplace
les crochets, comme au portail meridional de la cathedrale de Paris.
Au xve siecle, les rampants des gäbles deviennent plus aigus encore,
plus c-pais, plus charges de moulures, et les dccoupures interieures
plus ajourees ct plus maigres. A la fin du xvf siccle, souvent les ram-
pants des gäblcs forment des angles curviligncs concaves, en manierc
(Yaccolades allongces, au-clessus des archivoltes. (Voy. CONTRE-COURBE;
CONSTRUCTION, Hg. 106, 108; FENFJTRE, fig. 19, QG; FLECIIE, fig. 4, 6;
LUCARNE, PIGNON.)
GALERIE, s. f. Passage couvert, de plain-pied, donnant a Finterieur
ou a Pexttirietir, servant de communication d'un lieu a un autre, de
circulation, aux differents etages d'un ediiice. C'est plutot l'aspect mo-
numental que le plus ou moins de largeur et de hauteur qui fait donner
le nom de galerie a un passage. La denomination de galerie entraine
avec elle Fidee d'un promenoir etroit relativement a sa longueur, mais
decore avec une certaine richesse. On donne aussi le nom de galerie
a tout passage de service, tres-etroit d'ailleurs, mais trcs-apparent et
faisant partie de l'architecture d'un edifice. On dit la galerie des Rois a
Notre-Dame, la galerie des latäraum de la catherlrale de Bouen, bien
que cette derniere galerie ne soit qu'un tres-facheux passage. Quant
aux galeries qui surmontent les bas cotes dans les eglises, les archeo-
logues sont convenus de leur donner le nom de triforium, que nous
leur conserverons sans discuter la valeur de cette denomination.
Nous diviserons les galeries en galeries de service, contribuant a la
decoration exterieure ou interieure des monuments, et en galeries pro-
menoirs, dans les chateaux ou les edifices publics ou prives.
Les architectes du moyen age etablissaient, dans leurs grands 1no-
numents, des couloirs de service a differentes hauteurs, afin de rendre
la surveillance et l'entretien faciles. Les hautes facades des catho-
drales, par exemple, etaient divisees en plusieurs etages de galeries
qui permettaient de communiquer de Pinterieur a Fexterieur, d'entre-
tenir les parements, de reparer les vitres des roses, et de decorer au
besoin les faoades, a l'aide de tentures, lors des grandes ceremonies.
Nos cathedrales frangaises du Nord, battes vers le commencement
du X1118 siecle, celles dont les faeades ont ete terminees, sont decorees
de galeries superposees. A Notre-Dame de Paris, la facade, qui a etc
construite entre les annees 10210 et 1225, presente, au-dessus des trois
portails, une premiere galerie, fort riche, dont les entre-eolonnements
sont remplis de statues colossales des rois de Juda. Cette galerie est
un veritable portique couvert par un plafond de dalles epaisses. Au-
dessus est la galerie de la Vierge, sous la rose; celle-ci est deqouverte
et n'est qu'une terrasse munie d'une balustrade. Une troisieme galerie,
en maniere de portique tres-svelte et tres-riche, ceint la base des deux
tours et les reunit. Sur la faqade de Notre-Dame d'Amiens, au-dessus