LATRINES
168
etages des logis voisins au moyen des portes et des passages B (voyez
la coupe transversale A). La fosse etait en C, et sa voütc etait com-
posec de deux arcs-doubleaux entre lesquels passaient les trois tremies
de chute des trois otages de sieges. Ces sieges etaient au nombre de
quatre a chaque etage, et du sol D (rez-de-chaussee) au comble, pose
a un metre environ en contre-haut de la fenetre superieure E, il n'y
avait pas de planchers. Ainsi la ventilation pouvait se faire facilement
et l'odeur n'ctait pas entrainee par les portes B dans les logis voisins.
En F, nous avons trace la coupe du bätiment parallelement aux sieges,
et pour les laisser voir, nous avons suppose les appuis G en partie
detruits.
Au chäteau de Pierrefonds, dont la construction date de 1400, il est
une tour, du cote des logements de la garnison (tour de Josue), qui
etait entierement destinee aux latrines. Nous donnons (fig. 4) les traces
de cette curieuse construction. En A, est figure le plan de la tour au
niveau du sol cxterieur du chateau, qui est le sol de la fosse; en G, est
le pertuis d'extraction; cnD, un ventilateur, et cnEun massif de pierres
de "taille plante au milieu de la fosse pour faciliter la vidange des ma-
tieres. Le trace B donne le plan du premier etage (rez-de-chaussee pour
la cour du chateau). Des salles G, on ne pouvait arriver aux latrines
que par le long couloir F, muni de deux portes. La salle H possedait
une serie de siegcs en 1 et un coffre L, qui etait la descente des latrines
des deux etages superieurs. La coupe perspective faite sur BK fait
voir, en M, la fosse avec le massif N et le ventilateur 0; en P, les sieges
du rez-de-chaussee; en R, les sieges du premier etage, et en S les sieges
du troisienie. Pour faire voir les tremies et tous les sieges, nous avons
suppose les planchers enleves. La derniere tremie S se prolongeait,
par une cheminee lateralc, jusqu'au-dessus des combles, de maniere
a former appel, et pres du tuyau de prolongation de cette derniere
trernie etait dispose un petit foyer pour activer cet appel. Il faut bien
reconnaitre que beaucoup de nos etablissements occupes par un per-
sonnel nombreux, tels que les casernes, les lycees, les seminaires,
n'ont pas des latrines aussi bien disposees que celles-ci. Observons
que, gräce au pertuis lateral d'extraction de la fosse et au massif cen-
tral, il etait tres-facile de faire des vidanges frequentes et promptes;
que cette fosse contenait un cube d'air eonsiderable; qu'elle etait dou-
blement ventilee, et que, par consequent, elle ne devait pas degager
beaucoup de gaz dans les pieces, lesquelles etaient ventilees par des
fenetres; que d'ailleurs toutes les entrees menagees aux divers otages
de cette tour consistent en des couloirs longs, detournes, ventiles eux-
memes et fermes par des doubles portes.
Dans le meme (Jhäteau, les latrines du grand logis seigneurial ou
donjon sont disposees, avec un soin extreme, dans une partie etroite
des batiments recevant de l'air de deux cotes, isolees et ouvrant les
fenet-res des cabinets au nord (voy. DONJON, Hg, 41, 42 et 43). Il faut