Volltext: [Gable-Ouvrier] (T. 6)

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LANTERNE 
DES 
MORTS 
d'une petite porte, et destinee a signaler au loin, la nuit, la presence 
d'un etablisscment religieux, d'un cimetiere. a Adont inoru Salehedins 
ff li miudres princes qui onkes fust en Paienie et fu enfouis en la cymi- 
v tere  Nicolai (l'Acre de jouste sa mere qui moult ricement y fu 
(t ensevelie : et a sour eaus une tourniele bielc et grant, ou il art. nuict 
(f ct jour une lampe plaine d'oile d'olive 1 et le paientet font aluiner 
u cil del htJäpllül de S. Jehan diAcre, qui les grans rentes tienent que 
ff Salehedins et sa more laissierentf.  
Les provinces du centre et de l'ouest de la France conservent encore 
un assez grand nombre de  monuments pour faire supposer qulils 
etaient jadis fort communs. Peut-etre doit-on chercher dans ces edifices 
une tradition antique de la Gaule celtique. En effet, ce sont les terri- 
toires ou se trouvent les pierres levees, les menhirs, qui nous presen- 
tent des exemples assez frequents de lanternes des morts. Les mots 
lanterne, fanal, 111161013, phfarus igneag. ont des etymologies qui indiquent 
un lieu sacre, une construction, une lumiere. Later, laterincz, en latin, 
signifient brique, lingot, bloc, amas de briques; ea-xfig, en grec, lumi- 
neux, flambeau; eä-Jng, dieu de lumiere: famun, lieu consacre; par, en 
celtique, pierre consacree; fanare, reciter des formules de consecra- 
tion. Le dieu celte Gruth-Loda habite un palais dont le toit est parseme 
de feux nocturnes? Encore de nos jours, dans quelques provinces de 
France, les pierres levees dont on attribue, a tort, selon nous "t, Perce- 
tion aux druides, passent pour seclztirer, la nuit, delles-memes, et 
pour guerir les malades qui se couchent autour, la nuit precedant la 
Saint-Jean. La pierre des Erables (llouraine), entre autres, previent 
les terreurs nocturnes. Il est bon d'observer que le menhir des Erables 
est perce d'un trou de part en part, ainsi que plusieurs de ces pierres 
levees. Ces trous ifetaient-ils pas disposes pour recevoir une lumiere? 
et s'ils devaient recevoir une lumiere, ont-ils ete perces par les popu- 
lations qui primitivement ont eleve ces blocs, ou plus tard? Que les 
menlzirs aient ete des pierres consacrees a la lumiere, au soleil, ou des 
pierres preservatrices destinees a detourner les maladies, a eloigner 
les mauvais esprits, ou des "termes, des bornes, tradition des Voyages 
de FHercule tyrien, toujours est-il que le phare du moyeu age, habi- 
tuellement accompagne d'un petit autel, semble, particulierement dans 
les provinces celtiques, avoir ete un monument sacre d'une certaine 
importance. Il en existait a la porte des abbayes, dans les cimetieres, 
' La Chronique de Bains (xiIP sieclc). Publ. par Louis Paris. Paris, Tcchciicr, 1827. 
2 ll existait unpharusiylzzea pros de Poitiers, sur l'emplacement. de Teglise Saint-Hilaire, 
lors de lin-bataille de Clovis contre Alaric. 
3 EÜWUFÜ, RCUÜGVCILGS  les langues celtiques (voy. l'ouvrage de M. L. A. Labourt, 
Recherches sur l'origine des ludreriex, maladrcries, etc., Paris, '185!11). 
' Ce n'est pas iei lclieu de discuter cette question que nous nous proposons de traite? 
ailleurs. Nous devons dire seulement que nous eonsidernns ces monuments comme appar- 
tenant ä des traditions antäricnres ä la domination des (Ieltes. 
	        
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