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choaur. Dans les eglises zibbatialcs düceident, ces jubes servaient ainsi
de cloture anterieure au choeur des religieux, cloture percee quelque_
fois de trois portes, mais le plus souvent d'une seule. Deux escaliers y
montaient 2 l'un a droite en entrant, du cote de Fepitre, l'autre 51 gauche,
d11 cote de Fevzingile; ce qui ncinpecrhait pas la galerie superieure
d'etre d'une seule venue d'un cote a l'autre de la nef, comme une trie
bune. Il n'existe plus en France, malheureusement, un seul jube d'une
epoque ancienne, et cependant toutes nos eglises abbatiales, toutes
nos (tathedrziles en possedaient, mais aussi beaucoup deglises parois-
siales. ll faut observer toutefois que les grandes cathedrales baties vers
la {in du xue siecle et le commencement du X111", comme celles de
Noyon, de Paris, de Chartres, de Bourges, de Reims, (YAmiens, de
ltouen, n'avaient point ete primitivement disposees pour recevoir des
jubes et des clotures de choeur (voy. ÜLICEUR). Ce ne fut que vers le
milieu du Xlllc siecle que les eveques ou les chapitres firent elever
des jubes (levant le choeur des cathedrales. Thiers cependant pretend
quela cathedrale de Sens', de son temps, possedait unjube fortancien,
puisqu'il lui donne une date de huit siecles (ce qui d'ailleurs ifetait
pas possible, la cathedräe ayant ete construite a 1a [in du x11" siecle).
Mais sa description est interessante, car elle nous indique que ce
jube etait, suivant 1a tradition primitive, separe en deux ambons. u lls
u sont, (lit-ilg, de pierre, separes l'un de l'autre; le crucifix est entre
a deuxg. lls sont soutenus par devant de quatre colonnes de pierre, qui
a font trois arcades en face. Ils ont chacun leur entree du cote du chuaur,
a et chacun leur sortie du cote de la nef, aux deux cotes de la princi-
a pale porte du choeur. La plupart des autres tribunes de (fette sorte
a n'ont que ChüCLlHC un escalier par lequel on entre et l'on sort. Ce
a qu'il y a de particulieraux tribunes de Sens, est qu'on chante Fepitre
a dans celle qui est a gauche en entrant au choeur, et levangile dans
a celle qui est a droite, D Non-seulement il n'est pas possible d'accor-
der au jube de la cathedrale de Sens Page que lui donne Thiers, mais
il est fort douteux nieme que Ce jube fut anterienr au X111" siecle. Jus-
qu'au XIVE siecle, la cathedrale de Sens ne possedait pas de transsept,
conformement aux dispositions de plusieurs grandes eglises episcopales
baties a la fin du xne siecle ou au commencement du X111"; elle se com-
posait d'une seule nef avec collateraux pourtournant le sanctuaire.
et de trois chapelles 2 l'une, CHFFÄO, a l'abside, et deux orientecs, late-
ralement, a la hauteur du bas chmur actuel? On ne saurait indiquer
des lors la place d'un jube contemporain de Peglise du xue siecle. Tou-
1 Dissertations ecclds. sur les jubds des äglises. Paris, 1688.
2 Chap. 111,
3 Ü est Pmbable QUE cette separation nüitait pas telle qu'il fallut descendre de Fambon
de droite pour monter dans celui de gauche, puisque l'ensemble formait trois arcades; fi
moins toutefois d'admettre que l'arcade du milieu rfetait qu'un (important le CHIOiiiL
4 Cette disposition, dont nous retrouvions des traces tres-visibles en älexfatiuu, est con-