Volltext: [Gable-Ouvrier] (T. 6)

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JARDIN 
sons possedaient des jardins. ll est l'ait mention de jardins dans un 
grand nombre de juieees des X110 et X1110 siecles; et souvent, derriere ces 
maisons, dont les facades donnaient sur des rues etroites et boueuses, 
s'ouvraient de petits jardins. 
L'amour pour les jardins et les fleurs a toujours ete tres-vif parmi 
les populations du nord de la France, et les fabliziux, les romans, sont 
remplis de descriptions de ces promenades privees. Pour les cha- 
teaux, lejardin etait une zinnexe obligee; il se composait toujours d'un 
preau gazonne, avec fontaine lorsque cela etait possible, de berceaux 
de vigne, de parterres de fleurs, principalement de roses, fort prisees 
pendant le moyen age, d'un verger et d'un potager. Si l'on pouvait avoir 
(Iuelque piece d'eau, on y mettait des cygnes etdu poisson 1. Des paons 
animaient les pelouses, et les volieres etaicnt une des occupations 
favorites des dames. Les intendants de Charlemagne devaient nourrir 
des paons sur ses domainesü; la liste des plantes dont on devait orner 
les jardins est meme donnee tout au long3. On y trouve les lis, les 
roses, quantite de plantes potageres; le pommier, le prunier, le cha- 
taignier, le sorbier, le neflier, le poirier, le pocher, le Coudrier, l'aman- 
dier, le mürier, le laurier, le pin, le figuier, le noyer et le cerisier. 
Dans le Mtfna-gier de Paris", il est fait mention de toutes les plantes 
potageres et (Tagrement (jue l'on doit cultiver dans les jardins. On 
y trouve les feves, la marjolaine, la violette, la sauge, la lavande, la 
menthe, le panais, l'oseille, les poireaux, la vigne, le chou blanc 
pomme, les epinards, le framboisier, lajoubarbe, la giroflee, le persil, 
le fenouil, le basilic, la laitue, la courge, la bourrache, la follette, les 
choux-fleurs, les brocolis, Physope, la pivoine, la serpentine, le lis, le 
rosier, le groseillitir, les pois, le cerisier, le prunier, etc. L'auteur ne se 
contente pas de donner une simple nomenclature, il indiquela maniere 
de planter, de semer, de soigner, de fumer, de greffer ces plantes; les 
methodes employees pour detruire les fourmis, les chenilles, pour con- 
server les fruits, les legumes et meme les fleurs en hiver. Dans la cam- 
pagne, les jardins etaient entoures de haies ou de palis, quelquefois de 
murs; les allees etaient deja, au xvc siecle, bordees de buis. Le trace de 
ces jardins ressemblait beaucoup aces plans que nous voyons reproduits 
dans les ceuvres de Ducerceau-i, cfest-a-dire qu'ils ne se composaient 
que de plates-bandes separees pardes allees et de grandes pelouses qua- 
drangulaires (preaux) eutourees d'arbres et de treilles formant ombrage. 
Les abbayes possedaient de magnifiques jardins avec vergers, qui 
etaient souvent, pour ces etablissements religieux, une source de pro- 
' De ornatu mundi, poämc de Hildobcrt. 
2 (Japitularia, fidit. de Balnzc, t. I, c. cccxxxvn. 
 C. cccxm ct CCCXIJI. 
3 Gomposä, vers 1393, par. un bourgeois parisien. 
frangais, tome Il, p. 43 et suiv. 
5 Des plüs ezcellens bast-ivnefzs de France. 
Publ. 
la Socidtä des bibliophiles
	        
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