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HOURD
40 que les talus de la grande corniche, dont on ne pouvait s'expliquer
Futilite, sont parfaitement motive-s par l'inclinaison des chevrons qui
venaient se reposer franchement sur leurs faces; 50 que la forte saillie
interieure et exterieure de cette corniche soulageait d'autant ces che-
vrons; qifeniin ce qu'il y a dR-ätrange au premier abord dans ce couron-
nement colossal, nullement motive par la presence descreneaux et des
meurtrieres, s'explique du moment qu'on etudie la combinaison des
hourds et la maniere de les poser. Mais telle est cette architecture du
moyen äge: il faut sans cesse chercher l'explication de toutes ses
formes, car elles ont necessairement, surtout dans les edilices mili-
taires, une raison (Petre, une utilite; et cela contribue a l'effet saisis-
sant de ces vastes constructions.
La figure 9 donne en perspective les manoeuvres des charpentiers
posant les hourds du donjon de (Joucy. On voit comment les petits
ponts en bascule des creneaux suffisaient parfaitement pour assembler
ces charpentes ferme par ferme; car celles-ci placees, la circulation etait
tout de suite etablie en dehors pour clouer les planches du chemin de
ronde et les madriers de la couverture. Il faut bien admettre certaine-
ment que les charpentiers de cette epoque etaient fort habiles au levage,
et il suffit (l'ailleurs, pour s'en convaincre, de voir les charpentes qu'ils
ont dressees; mais les moyens pratiques employes ici sont si bien
expliques par la disposition des lieux, et ces moyens sont sisürs, sipeu
dangereux, comparativement a ce que nous voyons faire chaque jour,
que le hourdage du donjon de Goucy ne devait presenter aucune diffi-
eulte serieuse 1.
ll ne fallait pas moins, pour (armer la fortilieation de ses hourds, des
ouvriers, du bois on quantite, et encore risquait-on de laisser brüler
ces galeries exterieures par l'ennemi; aussi, vers le commencement
du XIVe siecle, renonce-t-on generalement en France aux hourds de
charpente pour les remplacer par des machicoulis avec mur de garde
de pierre (voy. ARCHITECTURE MILITAIRE, fig. 33, 34, 36, 37 et 38, et l'ar-
ticle MACHICOULIS). Ce n'est que dans les provinces defEst que les archi-
tectes militaires continuent a employer les hourds. On en voit encore
un grand nombre, qui datent des XlVe, xve et xvie siecles, en Suisse, en
Allemagne; mais ces hourds sont habituellement poses sur la tete
des murs et ne se combinent plus avec les crenelages comme ceux des
X118 et X1112 siecles.
Voici, par exemple, un hourdage pose au sommet d'un clocher du
X112 siecle, a Dugny pres Verdun. Ce hourdage (fig. 10) est, bien entendu,
d'une epoque posterieure, du xlve siecle, pensons-nous. Il se compose
d'un pan de bois en encorbellement sur des solives et revetu d'une
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