GABLE
ainsi que les bouts de corniches et de bahuts manquants. Des tuyaux
inenages dans les piles D (voyez le trace B) jetaient les eaux des che-
neaux E dans les gargouilles C, qui avaient ainsi etc utilisces avec
les couvertures provisoires et avec les couvertures delinitives. Mais les
yeux setaient habitues a voir ces galalcs de bois surmontant les forme-
rets des voütes, interrompant les lignes horizontales des corniches et
bahuts. Lorsqu'on les enlevait, souvent les couronnements des edilices
acheves devaient paraitre froids et pauvres ; les architectes eurent donc
Fidee de substituer a ces constructions provisoires, dont l'effet etait
agreable, des gables de pierre. C'est ce que Pierre de Montereau fit a
la sainte Chapelle de Paris des 1245 Cet exemple fut suivi frequcm-
ment vers la fin du X1112 siecle, et notamment autour du chmur de 121
cathedrale d'Amiens; puis, plus tard, il Colognc.
Pendant la seconde moitie du X1116 siecle, les gables de pierre devin-
rent ainsi un motif de decoration souvent employe. Les portails nord
et sud du transsept de la cathedrale de Paris, dont la construction
date de 1'257, sont surmontes de gäbles qui ne remplissent aucune
fonction utile, mais qui terminent les archivoltes par de grands trian-
gles en partie ajoures, rompant la monotonie des lignes horizontales
de ces immenses pignons.
Voici (fig. 3) le gäble du portail meridional de Notre-Dame de Paris. La
balustrade et la galerie passent derriere ce gable, qui n'est autre chose
qu'un mur triangulaire isole, de 0'233 düäpaisseur. D'autres gables, plus
petits, surmontent les niches qui accompagnent ce portail, et forment
ainsi une grande dentelure a la base de Fediüce. Nous avons dit ail-
leurs? comment les constructeurs du moyen age setaient servis de ces
gables decoratifs pour charger les sommets des arcs-formerets et em-
pecher leur gauchissement.
Les trois portails de la cathedrale dlAmiens, n'es-profonds, compris
entre de larges contre-forts saillants, sont couverts par des combles a
double pente fermes par des gables pleins, donnant un angle presque
droit au sommet et decores seulement par des crochets rampants et un
fleuron de couronnement. A la cathedrale de Laon, la meme disposi-
tion a me adoptee; mais l'architecte de la faeade de la cathedrale de
Heims, vers 1260, voulut, tout en conservant ce principe, donner aux
gäbles des trois portails une richesse sans egale.
Le gable du portail central (fig. 4) represente le Couronnement de la
Vierge, de grandeur colossale, surmonte d'une succession de dais s'em-
geant, en maniere de gradins, jusqu'au sommet du triangle. La sta-
tuaire est ronde bosse; les saillies sont prononcees au point de faire
presque oublier la forme primitive du gable. Ici les lignes de l'architec-
ture sont detruites par la sculpture.
4 Voyez FENETRE, fig. 19.
f Voyez Conswnucnow, Hg.