Volltext: [Gable-Ouvrier] (T. 6)

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IIÜTEL-DIEU 
les fous, pour les vieillards indigents, pour les femmes en couches, 
Les confreries voulurent aussi avoir leurs maisons de refuge, leurs hos- 
pices; et enfin, pendant les pestes qui desolerent les villes du moyen 
äge, des eveques, des seigneurs laiques, preterent des locaux depen- 
dants de leurs residences pour soigner les malades, et voulurent souvent 
eux-memeslcs assister. A cote des desordres de toute nature et des abus 
sans nombre qui signalerent cette epoquc, il faut donc reconnaitre que 
tous, petits et grands, (fherchaient a adoucir le sort des classes souf- 
frantes par les moyens les plus efficaces, et que l'esprit de charite 
ne fut jamais plus actif que dans ces temps. Il faut dire que, souvent, 
tel seigneur qui fondait un hospice en mourant avait, sa vie durant, 
fait plus de malheureux qu'on n'en pouvait secourir de longtemps dans 
la maison elevee par lui. Le moyen age est ainsi fait: c'est un melange 
sans mesure de bien et de mal; aussi y a-t-il autant d'injustice a pre- 
senter cette epoque comme un temps de miseres continuelles que 
comme un age de foi vive, de eharite et de sagesse. Partout, a cote 
d'un mal, d'un abus monstrueux, on trouve le sentiment du droit, le 
respect pour l'homme, pour ses malheurs et ses faiblesses. Le mot de 
frette-mite n'est pas seulement dans les discours, il trouve partout une 
application pratique, et si la passion ou linteret font trop souvent en- 
freindre cette loi sacree, du moins son principe n'est jamais meconnu. 
Par le fait, nos grandes institutions de charite nous viennent du moyen 
äge et lui survivent; il est bon de ne pas trop l'oublier: ayant profite 
de la belle partie de Fheritage, peut-etre serait-il juste d'etre indulgents 
pour son cote miserable. 
On comprendra que parmi tant d'edifices eleves sous l'inspiration 
d'une charite vive et voulant immediatement porter remede au mal, 
beaucoup n'etaient que des bicoques, des maisons que l'on appropriait 
tant bien que mal au service des pauvres et des malades; car nombre 
(le ces hospices se composaient d'une maison donnee par un simple 
bourgeois, avec une rente a prendre sur son bien. Peu a peu ces ino- 
destes donations setendaient, s'enrichissaient par les quetes, et deve- 
naient des etablissements importants. Cependant il nous reste encore 
quelques hopitaux du moyen age, qui, au point de vue de l'art, sont 
remarquables. Bien hätis, bien acres, spacieux, ils ont aussi cet zivan- 
tage, sur les constructions analogues que nous elevons aujourd'hui 
generalernent, de laisser a l'art une large place, de ne point attrister 
les malades par cet aspect froid et desole qui caracterise de notre temps 
(sauf de rares exceptions) les ediiices publics de charite 1. 
Parmi les hopitaux les plus anciens qui existent encore en France, 
' Il faut rcconnaitre que depuis peu on a fait chez nous de grands progräs en ce genre. 
Ifhospicc de Charcnton, ceux de Vincennes et du Väsinet, l'asile d'ali6n6s de 'l'oulouse, 
Sont non-seulement parfaitement appropriäs ä leur destination; mais ce sont aussi, comme 
oeuvres d'architecture, des ädiüceä faits pour donner aux malades des idües PÜÜÜ" 
Hgrcäahles que tristes. 
, Tja.
	        
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