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HÜTEL-DIEU
prebcnde, donneraient a cet hopilal un lit garni. Trente ans apres
ce rcglement, Adam, clerc du roi Pliilippe-Atigustc, fit don a lTlotcl-
Dieu de deux maisons dans Paris, afin que, sur le revenu de ces mai-
sons, le jour de son anniversaire, on fournit aux malades a tout ce
(t qu'il leur viendrait dans la pcnsce de vouloir manger a.
Pendant les x19, X110 et X1110 siecles, il est fonde une (piantite prodi-
gieuse dhospices; presque toutes les abbayes avaient un hüpital dans
leur enceinte. De plus, on fonda un grand nombre de leproseries hors
d.es villes. a La maison de Saint-Lazare, dit Lebeut", ne doit etrc consi-
11 deree que comme une celelare leproserie. Autant la ville de Paris
(1 ctoit fameuse, autant sa leproserie Fetoit cn son espece. Cc fut dans
le X118 siecle quel'on commeneaaavoiruneattention plus singuliere de
a separer les lepreux d'avec le reste du peuple: de n Pepoque de l'ori-
ff gine de toutes ces maladreries du titre de Saint-Lazare, dont on voit
a encore des restes proche une inlinite de bourgs ct de villages du
ro_vaume..... Des le rbgne de Louis le Jeune, il y avoit entre Paris et
a Saint-Denis un hepital de lepreuX, qui consistoit en un assemblage
(1 de plusieurs cabanes ou ils etoient renfermes. Odon de Deuil, moine
K de Saint-Denis, ecrit qu'il fut temoin comme, en l'an 1147, le mer-
(c credi onzieme de juin, ce meme roi, venant prendre lctendard a
a Saint-Denis avant de partir pour la croisade, entra dans cet hopital
m situe sur sa route, et prit la peine d'y rendre visite aux lepreux dans
c leurs cellules, accompagne seulement de deui; personnes. D Cette
celebre leproserie, des la lin du Xne siecle, ctait gonvernee par des
religieux de l'ordre de Saint-Jilugustin. Les leproseries etaient au
nombre de 2000 dans les Etats du roi de France, au X1118 siecle, ziinsi
que le prouve une donation faite par Louis Vlll dans son testament
du mois de juin 12252. Nous ne chercherons pas a etablir si la lepre fut
nnportee cn France par les croises revenus de Palestine, ou si, comme
le pretendent quelques auteurs, cette maladie existait deja des l'e-
poque celtique sur le sol occidental de l'Europe3. Ce qu'il est difficile
de nier, c'est que cette maladie, ou une maladie certainement ana-
logue, qui etait ou que l'on croyait contagieuse, existait sur toute la
surface de llEurope au x11" siecle, meme dansles contrees qui HÜIVHiCIIL
envoye personne en Palestine, puisque, (Patpres Mathieu Paris, on ne
comptait pas moins de 19000 leproseries en France, en Allemagne, en
Angleterre, en Italie, en Espagne, en Brabant, en Suisse, en Hongrie,
en Pologne, en Boheme et dans les Etats du Danemark. "Ces etablisse-
ments, situes hors des villes, ainsi que nous venons de le dire, consis-
taient en une enceinte dans laquelle selevaient des cellules assez sem-
' Ilist. 11e la zfille et du flinc. de Parix, t. I", 2" partie, p. fi-Sl.
9 u Art. 13. Donnmus et legamus duobus millibus (lomoruln leprosorum decem millia
u librarum, vidclicct cuilibci carum centum solidos. n
a Voyez le CuriwK OIWPIIgO 110 M- L-"lbvurt, Recherches sur l'origine des ladrerias, ma-
laclreries et ldproseries. Paris, 1851-.