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pour les malades, ou ceux-ci pouvaient recevoir les soins des medecins
et attendre leur guerison. A Athenes, les soldats mutiles etaient entre-
tenus aux frais de la republiquel ; mais il n'est pas dit que ce secours
fut autre chose qu'une pension; d'ailleurs ce fait ne parait pas avoir
existe dans les autres villes de la Grece. A Sparte, apres la bzitaillc per-
due par les Lacedemoniens contre Antigone, les maisons des (ZlLOyOHS
furent ouvertes pour recevoir les blesses? Les Romains, en campagne,
avaient des espaces reserves aux hommes et aux chevaux malades;
mais aucun auteur ne signale, ni a [tome ni dans les villes de l'empire,
des hopitaux destines, soit aux blesses, soit aux pauvres malades. Saint
Jerome, le premier, parle d'une certaine Fabiola, dame romaine fort
riche, qui fonda, vers l'an 380, un hopital dans lequel on recevait
les malades, jusqu'alors gisant abandonnes dans les rues et sur les
places publiques. Dans les premiers temps du moyen age, en effet,
dans les villes de l'ltalie, de la France, de l'Allemagne, il se fait de
nombreuses fondations pour soigner et loger les malades, les voya-
geurs, les pauvres. Dans l'origine, ces fondations consistent en l'aban-
don d'une maison, d'un local, avec une rente perpetuelle. Naturelle-
ment, les etahlissements religieux reguliers, les chapitres, les paroisses
meme, etaient les conservateurs de la fondation. a La plus ancienne
a mention, peut-etre, de Fllotel-Dieu de Paris remonte, dit M. Guerard
a dans sa preface aux Cartulaires de Yeglise Notre-Dame de Pariss, a
a lannee 829. )).Dubreul4 admet que cet etablissement fut fonde par
saint Landry, vingt-huitieme eveque de Paris, vers l'an 060. Guillaume
de Nangis dit, dans la Vie du roi Saint Louis, que ce prince Taugmenta
eonsiderablement en 1258. Lebeufü pretend que cet hopital portant
encore le nom de Saint-Christoplec dans le x0 siecle; il ne trouve point
de preuves que saint Landry ait etabli proche de la cathedrale une
maladrerie ou un Hotel-Dieu. cc On doit distinguer, dit-il, entre un
a hopital, un Hotel-Dieu ou une maladrerie. J'ai beaucoup de peine
a a croire que les maladreries ayent ete ordinairement proche les catlie-
(c drales qui etoient bäties dans Pinterieur des cites. Pour ce qui est des
a indigens qui ne faisoient que passer, j'avoue qu'on a pu leur donner
a Fhospitalite dans ce quartier-la sous la seconde race de nos
a Peut-etre, ajoute-t-il, qu'avec de plus profondes recherches on trou-
(c veroit Fepoque du changement de Phopital ou maison de Phospitalite
a de cette cathedrale en maladrerie ou Hotel-Dieu. a En 1168, sous
Vepiscopat de Maurice de Sully, le nombre des lits fut augmente par
suite d'un statut du chapitre de Notre-Dame. Il fut decide que
tous les chanoines qui viendraient a mourir, ou qui quitteraient leur
f Plutarque, Vie de Selon, ch-ap. XXXI:
1 Justin, Historia, lib. XXVIII.
3 Collection des zlocum. inäd. sur Fhist. de France. Paris, 1850, t. I",
1 Theälre des antiq. de Paris, 1619, liv. I", p, 74_
5 Hist. de la ville et du (liocese (le Paris, t. l", p. 21