DONJON
Le donjon, dontle pied est entiierement plein et par consequent aläibri
de la sape, se composait d'une salle ronde 21 rez-de-chaussee, a laquelle
il fallait descendre, d'un premier etage au niveau de la poterne P, d'un
second etage au niveau des machicoulis avec chemin de ronde crenele,
d'un troisieme etage en retraite, ferme, propre aux approvisionne-
ments de projectiles, et d'un quatrieme elage crenele et couvert, coin-
mandant le chemin de ronde et les dehors au loin (fig. 30). Du cote de
l'escarpement abrupt D, qui domine le cours de la Seine (fig. 31), les
mächicoulis etaient inutiles, car il n'etait pas possible a des assaillants
de se presenter sur ce point; aussi Richard n'en fit point etablir. A l'in-
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terieur, les divers etages n'etaient en communication entre eux qu'au
IYIOyen d'escaliers de bois traversant les planchers. Ainsi, dans ce don-
IOH, rien de trop, rien d'inutile, rien que ce qui est absolument neces-
Saire a la defense. Cet ouvrage, a notre avis, devoile, chez le roi Ri-
chard, un genie militaire vraiment remarquable, une etude approfondie
des moyens d'attaque employes de son temps, un esprit pratique fort
eloigne de la fougue inconsideree que les historiens modernes pretent
51 Ce prince. Aujourd'hui les constructions sont derasees a la hauteur
de la naissance des mächicoulis en O (fig. 30).
Cependant ce donjon fut pris par Philippe-Auguste, sans que les de-
fQISeurs, reduits a un petit nombre d'hommes, eussent le temps de
SVY refugier. (les defenses etaient encore trop etroites, l'espace man-
quait; il faut dire que cette tour ne doit etre consideree que comme le
Päduit d'un ouvrage tres-fort qui lui servait de chemise. Les portes
Pelevees des donjons romans, auxquelles on ne pouvait arriver qutau
m0yen d'echelles ou de rampes d'un acces difficile, etaient, en cas
d'attaque vive, une difficulte pour les defenseurs aussi bien que pour
165 assiegeants, si ces defenseurs, a cause de la faiblesse de la garnison,
se trouvaient forces de descendre tous pour garder les dehors. Mais