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C'est precisement la date de ces fonts baptismaux les plus anciens qui
nous porte ä croire qu'alors (au x18 siecle) cette coutume s'etait deti-
nitixfement. introduite en France. Gomme il ne s'agissait plus de baptiser
des paiens convertis, mais des enfants nouveau-lies, ces fonts sont
d'une petite dimension et ne diHerent de ceux qu'on fait aujourd'hui
que par leur forme. Il n'est pas besoin, en effet, d'une cuve bien grande
pour immerger un nouveau-ne. En souvenir des baptisteres, c'est-ä-
dire des editices uniquement destines il contenir la cuve baptismale,
on observe que les fonts disposes dans lkäglise etaient generalement
couverts d'un edicule (fig. 1 t). Quelquefois ces fonts etaient. des cuves
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antiques, depouilles de monuments romains. Le P. Dubreul? pretvend
que la cuve de porphyre rouge qu'on voyait, de son temps, dans
Feglise abbatiale de Saint-Denis, derriere les chasses des martyrs, et
qui avait me prise par Dagobert a Feglise Saint-Hilaire de Poitiers,
servait de fonts baptismaux. Nous n'avons point a nous occuper
des baptisteres ni des bassins qu'ils prolegeziienti, puisque ces 1110-
numents sont anterieurs a la periode de l'art que nous etudions;
les fonts baptismaux seuls doivent larouvei- place ici. Beaucoup de ces
cuves, des Pepoque ou elles furent en usage, etaient de metal, et con-
sistaient en une large capsule enfermee et maintenue dans un cercle
ou un chassis porte sur des colonnettes. Cette disposition parait avoir
ete suivie souvent, lors meme que les fonts etaient tailles dans un bloc
de pierre.
Ainsi on voit, dans Feglise Saint-Pierre, a Montdidier, une cuve
' Ivoire du xP siäclc. Collect. de l'auteur.
B Le Thädtre des ant-iq. de Paris, 1629, liv.
1103.