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FONTS
par un pinacle orne de sculptures. Telle est une fontaine (fig. 5) que
nous vojfons iiguree dans un manuscrit de cette epoque 1. A Rouen, il
existe encore un assez joli monument de ce genre qui date du milieu
du xve siecle 2. Lorsque les fontaines gothiques etaient. adossees a une
construction civile, elles ne se composaient que d'une petite vasque et
d'un goulot pose dans un renfoncement pratique a meme la muraille;
aussi modestes que le sont nos bornes-fontaines, elles etaient seule-
menti faites pour satisfaire aux besoins journaliers des habitants. Le
moyen fige ne voyait nul inconvenient, a mettre un peu (l'art. dans ses
oeuvres les plus vulgaires; aujourd'hui, si nous poussons jusque l'exa-
geration la richesse et le luxe des monuments decorzitifs de nos cites,
nous rachetons ce (lefzlut, si c'en est un, par la pauvrete et, la banalitä
(les objets les plus utiles, comme le sont nos bornes-fontaines, nos
candelabres, nos supports (leclairzige.
FONTS, s. m. Semploie au pluriel :fbnls baptismaux. Cuve destinee
a contenir l'eau du fbaptitme. Il y a lieu de supposer que, dans les
premiers temps de FEgIise, le bapteme se donnait par aspersion, puis-
que les apotrcs baptisaient des royaumes et des provinces entieres,
des milliers de personnes en un jour3. Le bapteme se fit ensuite par
infusiont; puis par immersion. Les Ariens plongeaient trois fois le
catechumene dans l'eau pour marquer qu'il y avait trois natures aussi
bien que trois personnes en Dieu. Saint Gregoire le Grand conseille
a saint Leandre, eveqtie de Seville5, de ne pratiquer qu'une immer-
sion. Le quatrieme concile de Tolefle, en 1633, a (lecide la meme
chose, et, rapportantlzi lettre de saint Gregoire, ildeclare qu'une seule
immersion signifie la mort et la resurrection de Jesus-Ghrist, et Funite
de la nature divine dans la trinite des personnes 6. Sans entrer dans
de plus amples details a ce sujet, nous nous contenterons (l'observer
que, pendant le cours du moyen age, en Occident, le bapteme par
immersion fut toujours pratique. Les bas-reliefs, les peintures des
manuscrits et des vitraux nous montrent les catechumenes baptises
par immersion. a Autrefois, dit Thiersl, dans la province de Reims,
et peulv-etre aussi ailleurs, apres le bapteme on donnait du vin a
boire a l'enfant, en lui disant ces PÜPOIÜS : Corpus et sanguis Domini
(c noslriJestze Clzristicustofliat te in vitam ceternanz. Cfetait encore l'usage
a du Perigord de benir du vin apres le bapteme et d'en faire boire a
a l'enfant nouvellement baptise. Le rituel de Perigueux, de 11536, nous
a marque toute cette ceremonie. v Cet auteur ajoute plus loin : a Depuiä
1 Poäsies de Guillaume de blnchaut,
' Fontaine dite de la Pucelle.
a Saint Lue, Actes, clmp. n et w,
' Arcudius, De sacrum, LI.
f Lib. IlI, cpist. xu.
" Cap. v1.
1 [Jas superstitions, t. Il, clmp. x11,
aPPartena.
Guillebol
Ai rc-sur-
Ja-Lys.