FLORE
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de notre ere, il se trouvait sur les PIVQS du Tigre et de FEuphrate;
mais ce qui est apparent pour tous, c'est que la forme bien caracterisee
de ces {leurs est reproduite sur les etoffes ou les menus objets sculp-
tes les plus anciens qui sont venus (FOrient par Byzzmcc. 01', nous
trouvons, parmi les cordons dEircs-doubleaux et d'archivolles de Feglise
abbatiale de Vezelay, des ornements qui ne sont qulune interpretation
mal comprise et de seconde main de ces fleurs (fig. 25). Nous pourrions
multiplier ces exemples, mais il faut nous borner. On comprend tres-
bien que ces ornements, aux yeux de gens qui pretendaient trouver
a toute chose une raison cFÜ-tre, une origine, nktaient que des concep-a
tions barbares, dues au hasard, n'ayant aucune signification, qu'ils de:-
vaient rejeter, par consequent, Aussi Fecole laIque tombe-t-elle bientot,
dans l'abus de son systemee: apres avoir interprätä, arrange la flore na-
turelle des champs, pour Fapproprier aux (lonnees seizeres (le la sculp-
ture monumentale, elle arrive a imiter scrupuleusement cette flore,
d'abord avec reserve, en choisissant soigneusement les vdfgetaux qui,
par leur forme, se prelent le mieux a la sculpture, puis plus fard en
prenant les plantes les plus souples, les plus (leliees, puis en exagerant
meme le modele de ces productions naturelles. Cette seconde phase
de l'art gothique est plus facile a faire connaitre que la premiere ; elle
est encore pleine dinteret. En se rapprochant, davantage (le la nature,
les sculpteurs du milieu du Xllle siecle, observateurs fins et scrupuleux,
saisissent les caracteres generaux de la forme des plantes et reproe
duisent ces caracteres avec adresse. Ils aiment les vegetziux, ils con-
naissent leurs allures; ils savent comment s'attachent les petioles des
feuilles, comment sedisposent leurs faisceaux fibreux; ils conservent et