Volltext: [Dais-Fût] (T. 5)

FLORE 
une decoration originale, mais elle sappujfait, sur un principe toujours 
Üellf, l0Uj0urs vivant, toujours applicable. L'art francais de la grande 
ccole laique (l'architecture est logique : dans 1.1 construction il emet 
des principes nouveaux qui, sans imposer une forme, sont applica- 
bles partout et dans tous les temps; dans la decoration, cet art. ne fait 
de meme qu' emettre (les principes; il ne proscrit pas l'e1nploi d'une 
forme liieraticjue comme l'a fait l'art Oflülllill. Le genie de chaque artiste 
peut sans cesse tirer de ces principes feconds des formes neuves, im- 
prevues. 
De nos jours, on a remplace en France la metliode, Fenonce (les 
principes, par l'enseignement, non raisonne, d'une ou de plusieurs 
formes de l'art; on a pris l'une (les applications du principe pour l'art 
lui-meme, et l'on a dit alors avec beaucoup de raison ; a Toute imita- 
e tion est. funeste; si nous proscrivons l'imitation des arts de l'anti- 
a qnite, nous ne pouvons prescrire l'imitation des arts du moyen 
u fige. n Mais remplaeant l'enseignement de telle ou telle forme, d'une 
des applications du principe lui-meule, on ne prescrit pas l'imitation, 
on ne fait que se servir d'une methode vraie qui permet a chacun de 
suivre ses inspirations. Nous savons bien qu'il est une cicoltz pour 
laquelle des principes sont un embarras : elle veut que la fantaisie soit 
le seul guide de l'artiste. La fantaisie a des tours charmants quand elle 
n'est que le vernis d'un esprit retlechi, ohservfateur, quand elle couvre 
d'un vetement a mille reflets imprevus un corps solide, bien fait e": 
sain; mais rien n'est plus monotone et fatigant que la fantaisie lors- 
qu'elle est seule et ne drape qu'un corps inconsistant, chetif et pauvre. 
ll y a certainement de la fantaisie, et beaucoup, dans  
architectonique de notre ecole fPttHCHlSC ; mais elle ne fait que se jouer 
autour de principes solides, vrais, (lerives d'une observation subtile 
de la nature ; la fantaisie alors n'est autre chose que la gritce qui sait 
eviter la pedanterie. Poursuivons notre etucle. 
Voici (fig. M) une plante bien vulgaire, le Cresson. Regardons cepen- 
dant avec attention ces tiges souples et grasses, ces petioles bien sou- 
des, ces courbes gracieuses des limbes, leur profil A. Dans ces limbes 
cependant, il y a une indecision de contour qui ne se prete pas a la 
decoration monumentale; les stipules B jettent de la confusion au 
milieu des masses. Pour faire un ornement avec. cette plante, il faut 
en sacrifier quelque chose, donner de la fermetc aux silhouettes des 
petioles ; il faut prendre et laisser, ajouter et retrancher; ce qu'il faut 
conserver, c'est la force, la grace, la souplesse, l'aisance de ces con- 
tours. Avec une adresse incompzirable, les sculpteurs de Notre-Dame 
de Paris sont arrives a ce resultat (fig. 151). Tout en conservant 121 
silhouette de ces feuilles de Cresson, ils leur ont donne un accent plus 
ferme, monumental, precis; entre ces limbes, ils ont ajoute des QPÜPPQS 
qui donnent de la grandeur et de la finesse en meme temps a. l'orne- 
a Portail occidental de laÄcathC-drale de P u 
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