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Nenuphar, si commun dans nos etangs, et que celles-ci se soient fer-
mees, comme il arrive bientot lorsqu'elles ne peuvent plus setendre
sur la surface de l'eau.
Ces imitations sont fort libres, ainsi qu'il arrive chez les artistes
primitifs, mais elles ne paraissent guere douteuses. Il ne s'agissait pas,
en effet, de reproduire avec tout le soin d'un naturaliste telle ou telle
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plante, mais de trouver un motif d'ornement. D'ailleurs les yeux d'ob-
servateurs naifs se contentent d'une interpretation, et tous les jours
nous voyons des enfants pour lesquels un pantin grossierement taille
dans un morceau de bois est l'image complete d'un personnage. Il
faut bien reeonnailre aussi que le style dans les zirts, pour les orne-
ments comme pour toute chose empruntee a la nature, demande l'in-
terpretaiion plutot que l'imitation scrupuleuse de l'objet. Les plantes
ont une allure, une physionomie, un port, qui frappent tout d'abord
un observateur inexperimente. Celui-ci sziisit ces caraeteres generaux
sans aller au dela; il produit une seconde creation qui devient une
(euvre d'art, bien qu'on retrouve dans cette seconde creationtem-
preinte puissante de la nature. Les artistes romans se sont tenus a ces
aspirations primitives; ils les eorrompent meme a mesure que leur
main acquiert de Fhabilete, et il est interesszmt de voir comment, lors-
dans la sculpture d'ornement; comment l'inspiration libre, ou sou-
mise a certaines traditions de metier, est bientot etoutfee par le desir
(l'arriver a l'imitation servile de la nature.
Disons un mot maintenant de la fleur d'iris, qui joue aussi un grand
rüle dans Fornementation romane des x12 et x11" siecles. La lleur de
l'iris est enveloppee dans une spathe membraneuse avant son epa-
nouissement. La corolle, d'apres Linne, a est a six divisions profondes,
u alternativement (lressees et retlechies; le style est court, portant
u trois lanieres petaloides, souvent echancrees, qui tiennent lieu de
itsligmates. La capsule, infere, est a trois valves, a trois loges poly-
n spermes. v