Volltext: [Dais-Fût] (T. 5)

t_ FLORE 1  488  
Kne siecle cherchent, a rompre avec les traditions monastiques. Les 
formes qu'ils adoptent, les moulures qu'ils tracent, les protils qu'ils 
taillent. et les ornements qu'ils sculptent, s'appuient sur des principes 
etrangers a l'art roman ; l'examen, la recherche, remplacent la tradi- 
tion. Quand il s'agit d'ornements, ils ne veulent. plus regarder les vieux 
vhapiteaux et les frises romanes : ils vont dans les bois, (tans les 
champs; ils cherchent sous l'herbe les plus petites plantes; ils exa- 
minent leurs bourgeons, leurs boutons, leurs tlcurs et leurs fruits, et 
les voila qui, avec cette humble tlore, composent une variete intinie 
(Porneiuents (l'une grandeur de style, d'une termete (Yexecutirwn qui 
laissent bien loin les meilleurs exemples de la sculpture romane. Soit 
instinct, soit raisonnement, ces artistes comprennent que les plus 
petites plantes, comme les insectes, sont douees (Forganes relative- 
ment. beaucoup plus forts que les arbres et les grands zinimaux; des- 
tinees a vivre dans le meme milieu, a resister aux moines agents, la 
nature prevoyante a en effet donne a ses tireations les plus humbles 
une puissance relativement superieuife a celle des grands etres. Les 
formes des plus petits insectes, (zomme celles des plus petites plantes. 
ont une energic, une puretc de lignes, une vigueur (l'organisation qui 
se pretent merveilleusement, a exprimer la grandeur etla force; tandis 
qu'au contraire on remarque, dans les formes des grands vegeitaux 
particulierement, une sorte (Findecision, de mollesse, qui ne peut 
fournir (Fexemples a la sculpture monumentale. D'ailleurs, qui sait? 
Ges artistes laiques qui skilevent en France a la tin du xue siecle, et 
qui sels-vent au milieu d'une societc mal eonstituee, ces artistes 
a peine compris de leur temps, fort peu aujourd'hui, trouvaient peut- 
etre un certain charme a envelopper leur art de mystere; de nieme 
qu'ils se transmettaient leurs grands principes a l'ombre (l'une sorte 
de franc-maconiierie, de meme aussi, en allant chercher leurs motifs 
de decoration au bord des ruisseaux, dans les pres, au fond des bois, 
dans les plus infimes productions vegetales, se laissaient-ils conduire 
par cet instinct du poete qui ne veut pas decouvrir au vulgaire les 
secrets de ses conceptions. L'art veritable a sa pudeur : il cache aux 
regardsses amours fecondes. Qui sait si ces artistes ne trouvaient pas 
des joies intimes dans la reproduction monumentale de ces humbles 
plantes, d'eux seuls connues, aimees d'eux seuls, cueillies et obser- 
vees longuement dans le silence des bois? Ges reftexions nous sont 
venues souvent lorsqu'en examinant les merveilleux dcveleppements 
de vegetaux perdus sous l'herbe, leurs efforts pour repousser la terre, 
la puissance vitale de leurs bourgeons, les lignes energiques de leurs 
tigettes ilaissantes, les formes des beaux ornements de la premiere 
periode gothique nous revenaient en 111611101113. Puisque nous allions 
chercher des elelnents d'un art dans ces productions infimes sur les- 
quelles la nature semble avoir jete un de ses plus doux regards, pour- 
quoi d'autres avant nous ne l'auraient-ils pas fait aussi? Pourquoi des
	        
Waiting...

Nutzerhinweis

Sehr geehrte Benutzerin, sehr geehrter Benutzer,

aufgrund der aktuellen Entwicklungen in der Webtechnologie, die im Goobi viewer verwendet wird, unterstützt die Software den von Ihnen verwendeten Browser nicht mehr.

Bitte benutzen Sie einen der folgenden Browser, um diese Seite korrekt darstellen zu können.

Vielen Dank für Ihr Verständnis.