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donjons, batis de maconnerie suivantune donnee a peu pres uniforme,
ont etc faits par les Normands lorsqu'ils se furent definitivement etaf
blis sur le continent, (voy. GnATEAU) ; et l'un des mieux conserveä Parmi
ces (lonjons est celui du chateau d'Arques, pres de Diepllev Ponsmnt
vers 1040 par Guillaume, oncle de Guillaume le Billard. En disant que
le (lonjon d'Arques est un des mieux conserves, il ne faut pas (ffQllfe
qu'on trouve la un editice dont les dispositions soient filCllffjäl a saisir
au premier coup d'oeil. Le donjon d'Arques. repare au xvt slecle, ap-
proprie au service de l'artillerie a feu au XVIe siccle, mutile deplll?
la Reivolution par les mains des habitants du village, qui en ont enleve
tout ce qu'ils ont pu, ne presente, au premier aspect, qu'une ITIHSSP
informe de blocages depouilles de leurs parements, qu'une ruine rava-
gee par le temps et par les hommes. Il faut observer ces restes avec la
plus scrupuleuse attention, tenir compte des moindres traces, exa-
miner les nombreux detours des passages, les reduits; revenir vingt
fois sur le terrain, pour se rendre compte des efforts d'intelligence
dont les constructeurs ont fait preuve dans la combinaison de cette
forteresse, une des plus remarquables, a notre avis.
Disons d'abord un mot de la bätisse. Ici, comme dans la plupart des
edifices militaires de Fepoque romane, la construction est faite suivant
le mode romain, dest-a-dire qu'elle consiste en un blocage compose
de silex noye dans un bain de mortier tPäS-(hlr et. grossier, parcmente
de petites pierres d'appareil de 0m15 a 0'220 de hauteur entre lits,
sur 0'220 a 0m32 de long. Ce parement est un calcaire d'eau douce
provenant de la vallee de la Scie, d'une bonne qualite, quoique assez
tendre, mais durcissant a l'ail". Nous devons reclamer toute l'atten-
tion de nos lecteurs pour nous suivre dans la description suivante, que
nous allons essayer de rendre aussi claire que possible.
La figure l donne le plan du rez-de-chaussce du donjon d'Arques,
qui se lrouve situe pres de la porte meridionale du chateau (voy. CHA-
'l'EAU, Fig. li). En A, est l'entrer: avec son pont volant, sa double de-
fense B, en forme de tour, avec large machicoulis commandant la
porte A. Un long couloir detourne conduit dans la cour interieure.
En C, etait un petit poste, sans communication directe zivec Finterieur
du donjon, mais enclave dans son perimetre. Pour penetrer dans le
fort, il fallait se detourner a gauche et arriver a la porte D. Cette porte
franchie, on trouvait une rampe a droite avec une seconde porte E
percee a travers un contre-fort; puis, en tournant a main gauche, 011
montait un degre tres-long E', direct et assez roide. Nous y reviendrons
tout a l'heure. Le long du rempart du chateau en F, et masque du
dehors par le relief du chemin de ronde crenele, on arrive a une autre
' Cette qualitä de pierre citait
1e thäätre antique de Lillebonnc.
ne sav0ns pmrquoi.
employäe däjä par les Romains; on la retrouve dans
Depuis le xnP siäcle, on a cesse de l'exploiter, nous