Volltext: [Dais-Fût] (T. 5)

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teau, et comme, de nos jours, il n'y a pas de place de gUGPPÜ 521115 
citadelle. Toute bonne citadelle doit commander la ville et rester 
cependant independante de ses defenses.   
Au moyen age, il en etait de meme du chäteau, et le ClÜÜÄOÜ etalt 
au chateau ce que celui-ci etait a la ville. Les garnisons du moyen  
possedaient une defense de plus que les notres : chassees de la cite, 
elles se retiraient dans le chateau; celui-ci pris, elles se refuglalolll 
dans le donjon; le donjon serre de trop pres, elles pouvaient encore 
courir la chance de sechappeif par une issue habilement masquee, ou 
de passer a travers les lignes de circonvallation, la nuit, par un coup 
hardi. Mais cette disposition du donjon appartenant a la forteresse 
leodale n'et.ait pas seulement prise pour resister ou echapper a l'en- 
nemi du dehors, elle etait la consequence du systeme feodal. Un sei- 
gneur, si puissant qu'il fut, ne tenait sa puissance que de ses vassaux. 
Au moment du peril, ceux-ci devaient se rendre a l'appel du seigneur, 
se renfermer au besoin dans le chateau et concourir a sa defense; 
mais il atrrivait que ces vassaux n'etaient pas toujours d'une fidelite 
a toute epreuve. Souvent l'ennemi les gagnait; alors le seigneur trahi 
n'avait. d'autre refuge que son donjon, dans lequel il se renfermait 
avec ses gens a lui. Il lui restait alors pour derniere ressource, ou 
de se defendre jusqu'au Fextremite, ou de prendre son temps pour 
s'echapper, ou de capituler. 
Nous l'avons dit ailleurs (voy. GHATEAU), le systeme de la defense 
des places, pendant la feodalite, n'etait qu'une serie de moyens accu- 
mules par la defiatnce, non-seulement envers un ennemi declare, mais 
envers les garnisons memes. C'est pourquoi Fetude des forteresses de 
cette epoque fournit un sujet inepuisable d'observations interessantes. 
La defiance aiguise l'esprit et fait trouver des ressources. En effet, si 
quelques chateaux presentent des dispositions d'ensemble a peu pres 
semblables, les donjons offrent au contraire une variete infinie, soit 
dans la conception generale, soit dans les details de la flefense. Les 
seigneurs, pouvant etre a chaque instant en guerre les uns avec les 
autres, tenaient beaucoup a ce que leurs voisins ne trouvassent pas, 
s'ils venaient attaquer leurs chateaux, des defenses dispose-es comme 
celles qu'ils possedaient chez eux. Chacun singeniait ainsi a derouter 
son ennemi, parfois l'ami de la veille : aussi, lorsqu'un seigneur rece- 
vait ses egaux dans son chateau, fussent-ils ses amis, avait-il le soin 
de les loger dans un corps de bätiment special, les recevait-il dans la 
grandsalle, dans les zippartements des femmes, mais ne les conduisait-il 
que tres-rarement. dans le donjon, qui, en temps de paix, etait ferme, 
menacant, pendant qu'on se donnait reciproquement des temoignages 
(Tamitie. En temps de paix, le donjon renfermait les tifesors, les armes, 
les archives de la famille, mais le seigneur n'y logeait Püinlfä {N19 S_Y 
retirait seulement, avec sa femme et ses enfants, que s'il lui fallait 
appeler une gai-nison dans l'enceinte du chateau. Gomme Il ne pouvali
	        
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