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a 60 inetres de hauteur, tandis que la tour n'a que 42 metres. La fleche
de Peglise de Saint-Denis portait 38'250 delevation, la tour 351netres.
Les proportions donnees par la facade de la cathedrale de Paris doi-
vent faire admettre que les tleches doublaient la hauteur des tours.
Peu a peu les architectes donnent aux fleches une moins grande ilTl-
portance (voy. l'article GLocnen, lig. 63 et 75). Celles de la facade de la
cathedrzile de Reims n'auraient eu guere que la moitie de la hauteur
des tours, comme celles de leglise Saint-Nicaise de la meme ville. La
fleche de la cathedrale de Strasbourg est courte, grele, comparative-
ment a la dimension de la tour; elle ne fut achevec que vers le milieu
du xv" siecle.
Gomme structure, cette tleche est. la plus etrange conception qu'on
puisse imaginer. L'effet qu'elle produit est loin cependant de repondre
aux efforts d'intelligence qu'il a fallu fairepour la tracer et pour Pele-
ver. Il y a tout lieu de croire, d'ailleurs, qu'elle ne fut. pas entierement
executee comme elle avait ete coneue, etil manque (rertainenaent a sa
silhouette des appendices tres-importants qui jamais n'ont ete termi-
nes. Dans le musee de lkeuvre de Notre-Dame de Strasbourg, il existe
un curieux dessin sur velin, de la fin du XIVD siecle, qui nous donne les
projections horizontales du projet de la tleche. Ce dessin, lFf-JS-hälbile-
ment t-race, signale des ditferences de detail entre ce projetetfexecu-
tion ; toutefois on peut. COHSiÜGPGP la tleche de Strasbourg comme une
conception du XIVe siecle.
L'architecte a pretendu rendre accessible a tous le sommet de cette
tleche, non par des echelles ou un petit escalier interieur, mais au
moyen de huit escaliers faciles qui se combinent avec les huit aretes
de la pyramide, et qui conduisent a un dernier escaliercentral montant
jusqu'a une petite plate-forme superieure, sommet d'une lanterne cou-
ronnee par la pointe extreme. (les huit escaliers, les pans de la tlechc
et. l'escalier central ne sont qu'une contruction ajouree, sorte (Yechzi-
faudage de pierre combine avec une science de trace fort extraordi-
naire, mais assez merliocrement execute, pauvre de style et termine
tant bien que mal avec hate et parcimonie.
Nous donnons (fig. 8) un huitieme du dessin de la tleche de Stras-
bourg d'apres le trace du XlYe siecle. Au moyen de quatre escaliers a
jour circonvolutanl, dans quatre immenses pinacles poses sur quatre
des angles de la tour, on devait, d'apres ce dessin, arriver 1a la galerie
situee a la base de la tleche. De la, passant a travers la claire-voie, on
entrait dans les escaliers en B, formant les huit aretiers ; montant deux
marches, on Lievaittrouver un palier, puis la premiere marche des girons
en G. Lapente des aretiers etant naturellement tres-inclinee, il fallait,
pour arriver aux premiers paliers D de la lanterne, trouver un nombre
tres-considerable de marches. L'architecte avait donc eu l'ide'e inge-
nieuse de posersixhexzigones se penetrant, presentant ainsi une succes-
sion de tourelles entierementajour, dans lesquelles les eminarchemcnts
gironnant autour des noyaux, tantot dans un sens, tantot dans l'autre,