FILET
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FILET, s. m. (salin). On donne ce nom a une saillie de pierre destinee
a empecher l'eau pluviale glissant le long des parements de s'introduire
entre les couvertures et les maconneries. Une couverture de metal,
d'ardoises et de tuiles, ne peut etre zulherente a la pierre; il existe tou-
jours une solution de continuite entre cette couverture et la construction
de pierre qui slälizve au-dessus d'elle. Si cette jonction, necessairement
imparfaite, n'est pas masquee par une saillie qui en eloigne les eaux,
des infiltrations ont lieu sous les combles; pourrissent les planchers
ou les voütes. Aujourd'hui, on incruste une laine de zinc dans ia pierre
au-dessus de la couverture, ou, plus souvent encore, on calfeutre la
jonction au moyen d'un solin de platrc, qui se (iegrztde promptement
ou qui se brise par suite du mouvement, (les charpentes, sujettes a des
gonllelnents et a des retraits successifs. Les architectes du moyen fige
avaient sur nous l'avantage precietix (le tout PPÜVOiP pendant la con-
struction des edifices publics ou prives. Scellcments de chassis, feuil-
lures, emplacement des ferrures, les details nombreux qui doivent
concourir a l'ensemble d'une batisse simple ou compliquee etaient cal-
cules, prevus et executes au fur et a mesure de la construction. ltlais
c'etait particulierement dans le syjsteme (tecoulement. des eaux que
ces architectes nous surpassaient. Ils apportaient donc, dans Petablis-
sement a (lemeure des filets propres a masquer la jonction des cou-
vertures avec les parements verticaux, un soin minutieux, surtout
a dater de la tin du xne siecle, moment ou ils commencaieiit. a tilever de
tres-vastes edifices, sur lesquels, a cause meme de leur grande sur-
face, Feeoulement des eaux presentait des (lifticultes. Dans les eglises
romanes du Xie siecle, on voit dcja cependant. que les architectes ont
preserve la jonction du comble en appentis des bas cotes avec le mur
(le la nef centrale, au moyen de filets prononces (fig. 11). Ces filets pour-
tournent les saillies des contre-forts, horizontalementd'abord (voy. le
trace A),puis bientot suivant la pente donnee par le comble (voy. le
trace B), afin de ne laisser partout, entre ce filet et. la couverture, qu'une
distance egale, suffisante pour introduire le plomb, l'ardoise ou la
tuile. Mais des difticultes se presenterent lorsque, par exemple, des
souches dares-boutants ou de (zhemiilees vinrent percer les petites d'un
comble (fig. Si le filet. AB empechait l'eau glissant le long du pare-
ment D de s'introduire dans la couverture et les parois de la pile, il
fallait, en G, trouver un moyen (le rejeter les eaux, coulant sur le com-
ble, adroite et a gauche de Fepaisseur de cette pile. La le filet ne pou-
vait ctre bon a rien ; il fatllait, en C, un caniveau pour recevoir les eaux
du comble, et il fallait que ce caniveau renvoyat ses eaux, soit sur
le comble, soit dans, un autre caniveau pratique suivant la pente de la
couverture. C'est a ce dernier moyen qu'on songea d'abord. En effet,
les souches des arcs-boutants du choeur de la eathedrale de Langres,
qui datent flu milieu du x11" siecle, nous presentent des caniveaux dis-
poses ainsi que l'indique la figure 3. Le caniveau A recoit les eaux de
la pente superieure de la couverture; celui B, lateral, reqoit les eaux