FENÜTRE
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et traverses. Le chateau de Pierrefonds, bati en 1400, nous fournit de
beaux exemples de fenetres disposees avec des chassis de bois dor-
mants encastres dans les feuillures de pierre, et recevant des chässis
mobiles vitres et des volets llÜtÄPlELIPS.
La figure M donne en A le plan d'une de ces baies, en B sa face exte-
rieure, et en G sa face interieure. Sur ce dernier trace, dans lequel nous
avons indique la baie avec ses volets en D, avec ses chassis vitres
en E et depouillee de sa menuiserie en F, on voit que les chassis
ouvrants, ainsi que les volets, sont ferres, non dans la pierre, mais sur
des chässis dormants poses dans les larges feuillures des pieds-droits.
du meneau et des traverses; qu'on peut ouvrir separement chaque volet
et chaque chässis vitre, ce qui, pour de grandes fenetres, presente des
avantages; que les volets sont plus ou moins decoupes ajour, afin de
permettre a la lumiere exterieure d'eclairer quelque peu les chambres
lorsque ces volets sont clos; que ces baies ferment aussi bien que les
notres, sinon mieux; qu'elles peuvent etre hermetiquement calfeu-
trees, et qu'on pouvait, au moyen de ces chassis separes, donner aux
interieurs plus ou moins d'air et de lumiere. On a remplace tout cela
aujourd'hui par des vasistas, mais nous n'avons pas encore repris les
volets s'ouvrant par petites parties. Comme toujours, lorsque les murs
ont beaucoup depaisscur, des bancs garnissent les embrasures, pour
pouvoir s'asseoir pres de la fenetre et respirer a l'aise.
Les fenetres de l'architecture civile du xve siecle sont conformes a
ces donnees generales, et recoivent des chassis dormants; leurs mou-
lures deviennent plus compliquees a Fexterieur, les meneaux et les
traverses de plus en plus minces pourlaisserpasser plus de jour ; leurs
linteauxse decorent ainsiqueleurs appuis; elles s'enrichissentde sculp-
tures, et la fin du xv' siecle nous a laisse nombre de baies de croisees
d'une delicatesse de travail qui depasse de beaucoup ce qu'on faisait
au XIVe siecle et ce qu'on fit a Yepoque de la renaissance. Nous termi-
nerons cet article en donnant une des fenetres du premier etage de
Photel de la Tremoille a Paris Ces fenetres (fig. 42) posent sur une
balustrade pleine continue, qui forme allege ; leurs linteaux sont poses
au niveau dela corniche du batiment qui reeoit. le cheneau etle comble.
Trouvant probablement que cette facon de terminer la baie etait
pauvre, l'architecte a juge a propos (Pelever au-dessus de ces linteaux
une haute decoration de pierre ajouree qui forme comme le timbre
de la fenetre, et qui coupe la masse monotone du toit. Le cheneau se
trouve ainsi interrompu a chaque baie, et porte une gargouille sail-
lante de plomb au-dessus de chaque trumeau. Souvent (et cela etait
justifie par un besoin) ces timbres des baies posees sur la corniche
ne sont autre chose que de grandes lucarnes de pierre qui eclairent
Pelage du comble. C'est ainsi que se terminent les fenetres du palais de
' Cet hütel a ätä dämoli en 18411. Ndus en possüdons une monographie
"viyez FAorcILilectäcre civile et (lomestique de MM. Verdier et Cattois, t. Il.)
compläte.